17/04/2018

Alors euh... C'est l'histoire d'un mec !

Ça faisait un moment que je voulais retenter l'expérience Brontë. J'ai lu Hurlevent voilà un bail et l'ai adoré (j'ai grave envie de le relire d'ailleurs !), j'avais donc l'intention de rester avec Charlotte, histoire de ne pas m'éloigner d'une certaine zone de confort. Mais finalement, c'est avec Anne que j'ai passé ces 15 derniers jours grâce au challenge Un mois, un auteur classique britannique auquel je participe depuis septembre et jusqu'à août.

Franchement, non seulement je l'ai lu les doigts dans le museau, mais en plus j'ai passé un moment de fou !

Éditeur : Archipoche
Parution : 2013
Pages : 564

Résumé :
L'arrivée de Mrs Helen Graham, la nouvelle locataire du manoir de Wildfell Hall, bouleverse la vie de Gilbert Markham, jeune cultivateur. Qui est cette mystérieuse artiste, qui se dit veuve et vit seule avec son jeune fils ? Quel lourd secret cache-t-elle ? Sa venue alimente les rumeurs des villageois et ne laisse pas Gilbert insensible. Cependant, la famille de ce dernier désapprouve leur union et lui-même commence à douter de Mrs Graham... Quel drame s'obstine-t-elle à lui cacher ? Et pourquoi son voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si jalousement sur elle ? 



Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais en le commençant (je crois que je n'avais même pas pris la peine de faire des pronostics) mais certainement pas à ça ! Ce bouquin est décrit comme étant l'un des premiers romans féministes, alors quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai réalisé que tout se passait du point de vue d'un homme.

Si si, je vous jure. Ce qui n'empêche pas d'en faire un roman féministe, maintenant je l'ai bien compris (j'ai l'air bête là, hein ?)
 
C'est le Gilbert là, qui nous raconte sa vie pour commencer. Il est fermier, pas franchement content de l'être et, disons-le, il s'emmerde dans la vie. Et il n'y pas que lui. En fait, tout ce beau monde s'ennuie tellement dans cette campagne profonde du XIXème siècle que l'arrivée d'une mystérieuse jeune mère célibataire et de son fils devient le sujet de discussion le plus important dans leur petit cercle d'hypocrites. Et tout ça avec un mec en narrateur ?
 
J'étais assez perplexe. Mais le portrait qu'Anne Brontë nous brosse de cette joyeuse bande est tellement horrible et succulent en même temps que j'en ai eu très vite plus rien à faire et je lisais, lisais, lisais.
 
C'est en cela que ça m'a fait beaucoup penser à "Orgueil et Préjugés", car cette brave Helen va vite se retrouver la cible de tous les racontars les plus dégueulasses dispersés par le voisinage, tout ça parce que Gilbert va délaisser pour elle une jeune femme à qui il faisait potentiellement du rentre dedans ! Voilà, orgueil froissé, préjugés faciles, méchanceté gratuite. De maison en maison le bruit va se répandre que cette jeune femme est la maîtresse du propriétaire du manoir, qu'elle n'a donc aucune vertu car elle n'est pas mariée...

Heureusement que Gilbert est loin d'être con ! D'accord, il sera déstabilisé par tout ce qu'il entend, mais il mettra un point d'honneur à se faire sa propre opinion et voudra à tout prix connaître la vérité, au risque de paraître borné.

Et c'est là qu'Helen prend enfin la parole, à travers un journal qu'elle a tenu durant cinq années et qu'elle confie à Gilbert, étant incapable de lui raconter de vive voix tout ce par quoi elle est passée. Sa vie nous est donc livrée par l'intermédiaire de ce jeune homme qui en fait la lecture... Ce récit dans le récit, si j'ose dire, m'a fait pensé ici à Hurlevent. Si je me rappelle bien, la construction était un peu similaire.

Bref. Cette chronique part dans tous les sens, elle n'a ni queue ni tête.

D'abord, Helen m'agaçait. À travers les yeux de Gilbert elle nous apparaît comme une femme distante, froide, très pieuse et têtue. J'en suis encore à me demander comment il a pu s'attacher à elle comme ça ! Mais grâce à ce journal qu'il lit pour nous, on découvre une femme qui a des rêves et une détermination unique pour l'époque. Elle est indépendante, forte, et n'hésitera pas à braver les conventions.

Ce journal dans le roman était fantastique ! Il serait un peu autobiographique que ça m'étonnerait pas. En tout cas, ça me paraissait vachement authentique. Découvrir de façon aussi intime la vie d'une femme à cette époque, c'est vraiment quelque chose.

Tentative d'émancipation de la femme de la part de Brontë ? Y'a pas des kilomètres. Ce roman a dû faire pas mal de bruit quand il est sorti, en 1848 ou 49, je sais plus (oui, c'est toujours précis avec moi) non seulement parce qu'il dresse un portrait nouveau du genre féminin, mais aussi parce qu'il n'hésite pas à en dresser un, bien négatif, de l'homme... et de certaines femmes. Personne n'est épargné dans ce livre. Tous les personnages ont leurs vices, leurs problèmes, mais aussi leurs espoirs et leurs rêves. C'est tout de même toujours contrebalancé et on reste dans la romance, mine de rien. Disons que, là où il y a des langues de vipères, il y aura toujours une figure bienveillante pour venir redresser la situation. Comme si l'auteure ne voulait pas être totalement pessimiste. Je pense qu'elle y aurait gagné en profondeur, pourtant, en gravité, en sincérité et en vérité.

C'est un peu le reproche que je lui fais : il y a le blanc et le noir. Pas d'entre-deux. Pas de gris, pas de mal dans le bien et vice-versa. C'est un peu trop manichéen (pas sûre que ce soit le bon mot) même s'il est clair pour moi que l'auteure a poussé un coup de gueule, a dit ce qu'elle avait à dire et PAN ! dans les dents de la bonne société bourgeoise de l'époque. Enfin, c'est surtout la gente masculine qui en a pris pour son grade ici.

Quoique.
 
D'autres avis sur
https://www.livraddict.com/biblio/livre/la-recluse-de-wildfell-hall-la-chatelaine-de-wildfell-hall-la-dame-du-manoir-de-wildfell-hall.html

Il m'est arrivé un truc très étrange, récemment. Quasiment coup sur coup j'ai accidentellement mis dans ma bouche de la peinture et du shampooing (pas en même temps rassurez-vous) Mais genre pas en mousse sous la douche hein, non non, du bon shampooing pas dilué sur la brosse à dent en lieu et place du dentifrice. J'étais pas très réveillée.

Du coup, j'ai un conseil pour vous : évitez le Garnier saveur argile douce et cédrat. Il attaque vachement le palais.

BOUM !!
Giebel de retour !
Le fourre-tout du drama
Ça c'était y'a un an, à une ou deux vaches près

4 commentaires:

  1. Il me reste encore à découvrir Anne Brontë ! J'avais adoré Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent quand je les ai lus, il faudrait que je m'y remette !
    Manichéen est bien le bon mot ;) c'est dommage quand même, je n'aime pas trop les livres sans nuances. Je tenterai quand même quand je tomberai sur une belle édition VO ;)
    Plein de bisous ma Gaby ! :*

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    1. Moi il me reste à découvrir Jane Eyre :D
      C'est vraiment ce qui m'a le plus manqué dans ce texte, ce manque de nuances justement, et c'est vraiment dommage !
      Des bisous à toi aussi :3

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  2. J'ai lu Jane Eyre il y a quelques années de ça, mais je devais être trop jeune pour saisir toute la portée de ce magnifique roman ! Aujourd'hui, je le relirai bien volontiers, ainsi que celui-ci grâce à ta chronique ^^

    Tu en parles vraiment bien, donc hop, dans la WL ! :D Belle journée Syl, bisous ♥

    Sue-Ricette

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    1. Je pense que Jane Eyre sera ma prochaine lecture Brontë :D Je suis contente de t'avoir donné envie de découvrir les (més)aventures d'Helen :3
      Bonne soirée à toi petites souris !

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