25/08/2019

Miaou ?

Enfin un peu de psychologie sur ce blog, il était temps après… bordel, plus de 3 ans d’existence (et là je me rends compte que j’ai encore oublié de fêter son anniversaire. Pas grave, j’y penserai l’année prochaine !) Pour ceux qui viennent régulièrement, vous savez que je ne chronique que des romans aux genres très variés, et je ne lis pratiquement que ça d’ailleurs, c’est méga rare que je lise des documentaires, des témoignages, de la philo, de la psycho.

Pourquoi ?

Je suis un être humain et comme beaucoup je déteste qu’on me mette face à mes défauts, mes erreurs. Et lire ce genre de livre ça me rend généralement pas honneur.

C’est exactement comme avec ce bouquin, j’ai pris conscience que j’étais bien moins parfaite que je pensais l’être.
Ouch.

Bon, comme vous allez le constater ce n’est pas un livre de psycho humaine, de développement personnel, enfin rien qui concerne le genre humain quoi. Manquerait plus que ça, que je ressente de l’empathie pour ma propre espèce. Nan mais !

En un mot comme en cent : bienvenue au pays du Minou !


Éditeur : l’Opportun
Parution : 2018
Pages : 270

Résumé :
Votre chat fait pipi sur votre lit ? Il dégaine le coup de griffe ou le coup de dents sans que vous ne compreniez pourquoi ? Il vous réveille tous les jours à 5 heures du matin, il miaule désespérément toute la nuit ?
Vous rêviez d'une compagnie féline réconfortante, de câlins partagés, de jeux joyeux et de ronronnements, et vous voilà confrontés à des problèmes qui parfois peuvent vous sembler insurmontables.
Comportementaliste spécialiste du chat, Sonia Paeleman, formée à l'éthologie, vous aide à comprendre les problématiques d'une cohabitation parfois délicate.
Cet ouvrage pratique vous donne toutes les clés pour répondre aux besoins de votre boule de poils favorite.
Vous apprendrez aussi à décrypter ses comportements et ses signaux de communication, et à prendre soin de lui de la meilleure des manières.
Récits de consultations et nombreuses illustrations complètent ce livre indispensable pour tous les amoureux du chat.


A mon avis, ce sera la chronique la plus courte de ce blog.
Non pas parce que j’ai rien à dire sur ce livre. Au contraire, je pense que je vais être plus sincère que jamais. Mais je vois pas quoi dire d’autre si ce n’est que ce livre contient tout, et que vous devez le lire.

Limite je pourrais me contenter de ça, le truc c’est que je suis jamais satisfaite quand c’est trop court (oui oui, vous pouvez y voir une métaphore sexuelle, et j’avoue que j’adore ça) alors je vais tenter de développer.

Premièrement, grâce à ce bouquin j’ai enfin compris ce que c’était que l’anthropomorphisme. Faut dire qu’il fait peur ce mot aussi, on dirait qu’il a été inventé juste pour nous tuer ! Et du même coup, j’ai compris que j’étais une grosse adepte de cette façon de faire et que je projetais sur énormément d’animaux des réactions et émotions typiquement humaines qu’ils ne possèdent en réalité pas. Puisque ce sont des réactions et émotions humaines, CQFD. Et honnêtement, cette habitude m’a fait gerber. Parce qu’en comprenant que c’est une projection qu’on fait couramment sur l’espèce animale en générale, bah on se rend compte qu’on le fait aussi sur les autres humains. On attend parfois d’eux qu’ils réagissent d’une certaine manière parce que, petit a, c’est tout simplement ce qu’on souhaite, et/ou petit b, on se dit que c’est comme ça qu’on réagirait nous-mêmes, alors pourquoi pas lui/elle ?

Ah, vous sentez venir le gros mal de tête ? La grosse claque dans la gueule ?
Ou alors vous vous dites simplement que j’ai un pète au casque et vous avez peut-être raison, au fond.

J’ai eu deux chats dans ma vie (oui j’ai l’air de faire une psychanalyse, et après ?) et je pensais sincèrement les avoir rendus heureux. Il n’y a jamais eu de soucis comportemental avec eux, je n’ai vraiment jamais eu aucun problème du genre : pipi intempestif partout dans la baraque, miaulement à toute heure du jour et de la nuit, automutilation (oui un chat qui a un très gros malêtre peut en arriver à cette extrémité), agressivité, folie, enfin rien quoi. Du coup, j’ai toujours pensé que j’étais une parfaite humaine de chat, à l’écoute et affectueuse. Sauf que non. En vrai, je ne suis pas le héro de cette histoire, ce sont mes chats. Parce qu’ils ont réussi le magnifique exploit de s’adapter extraordinairement bien malgré leur instinct de chat (qui est resté, rappelons-le, un animal éminemment sauvage et territorial) à la vie bancale que je leur proposais. Bancale, parfaitement.

Ce livre met en lumière une chose, une seule vérité qui fait mal, mais qui est nécessaire : lorsqu’un chat a un trouble comportemental, c’est surtout dû à son humain qui n’est pas à l’écoute et pense bien faire en projetant sur lui des attentes et des besoins typiquement humains (anthropomorphisme bonjour !) et admettre ça, c’est pas évident. Puisqu’on pense bien faire.

On part du principe que le chat doit s’adapter à notre vie d’hommes, et il fait son maximum pour y arriver, vraiment, j’ai un respect immense pour cet animal depuis que j’ai lu ce livre, car il a une faculté d’adaptation qui dépasse notre imagination, mais en réalité, l’adaptation, c’est à nous de la faire. Faut garder à l’esprit que le plus intelligent dans cette relation, c’est nous, le chat lui est limité par ses capacités félines, mais nous non ! Avec un peu de travail, de motivation, de confiance, on peut comprendre le langage complexe de cet animal. Mais bon. On est les champions de l’anthropomorphisme, et c’est là que ça coince.

J’ai réalisé que des erreurs j’en avais fait des tas, à la pelle, des grosses, et que mes chats ne m’aient jamais posé aucun problème relève du miracle ! Ils ont été véritablement courageux et moi, au début de ma lecture je me disais que j’avais été une humaine horrible, et je me sentais affreusement coupable.

C’est ainsi que le livre est construit. Je sais pas si c’est fait exprès, mais dans la première moitié l’auteure nous explique comment percevoir les signaux de bien-être et de stress chez le chat ; comment subvenir efficacement à ses besoins (donc tout ce qui est litière, gamelle, repos, tromper l’ennui, toussa) et c’est là que j’ai compris que je n’avais fait quasiment que des erreurs. Ensuite, dans la seconde moitié du bouquin, elle nous propose de repenser totalement notre relation avec l’animal, donc de nous adapter nous à ses besoins, ses comportements félins, bien décrypter ses signaux de communication. En gros, c’est là qu’elle nous déculpabilise et nous conseille de dépasser l’anthropomorphisme, d’arrêter de parler et penser uniquement « humain » et nous apprend à parler « chat ». Et croyez-moi c’est un langage complexe, foutrement intéressant, et qui nous apprend beaucoup sur nous-mêmes. En tentant de décrypter le langage félin j’ai également appris à décrypter celui des humains d’une autre façon. C’est-à-dire : non pas en me focalisant sur ce que je voyais ou j’entendais d’un autre bipède, mais en me focalisant sur les signaux que moi-même j’envoie. Quand on échange avec quelqu’un on fait rarement attention à la façon dont on se comporte et pourtant c’est méga important. Avec un être aussi sensible au stress que le chat, ça l’est d’autant plus.

C’est là que j’ai commencé à me dire : quels signaux j’envoyais à mes chats ?

La réponse est terrible : ceux d’un être totalement imprévisible qui n’écoute pas. Et pourtant ils ont vécu avec moi 10 et 13 ans. Vous vous imaginez, vous, vivre une décennie avec une personne dont vous êtes absolument incapable de prévoir les gestes, les réactions ? Personnellement, j’aurais pas le courage.

Comment, malgré toute cette prise de conscience, ce livre a-t-il aussi réussi l’exploit de me déculpabiliser ? L’auteure nous rassure tout le temps, avec des mots simples : si vous en êtes à vous renseigner sur le comportement félin en lisant ce bouquin ou un autre, c’est que déjà vous êtes désireux de vous améliorer, de progresser, et de dépasser votre anthropomorphisme, ce qui n’est pas évident, vous êtes donc sur la bonne voie.

Elle a également réussi à me faire rire (la façon dont ce livre est rédigé nous permet de nous mettre à l’aise) et à me faire monter les larmes aux yeux. Sonia Paeleman me fait l’effet d’une femme d’une grande sagesse, qui aime ce qu’elle fait, aime et respecte profondément les chats, et elle m’a donné envie d’en apprendre plus pour enfin devenir un jour ce que je croyais être : un parfait humain de chat.
Alors merci à elle.
Et crotte, cette chronique est beaucoup plus longue que je l’avais prévue.


Il n’y a pas longtemps, une jeune femme que j’adore a dit dans l’une de ses vidéos que vivre ses passions était un facteur important pour notre bonheur. Et mes passions, vous les connaissez presque toutes maintenant : la lecture, la Kpop, les chats, et… une autre (attention, les dramas ne sont pas une passion mais un passe-temps, nuance). Une dernière. Que généralement je préfère garder secrète car je ne sais pas trop comment l’expliquer. Mais quid de l’explication, foutre, j’ai bien l’intention de vous en parler également ! Car cette jeune femme a raison. Les passions, c’est bon pour la santé de la cafetière !

Le site de Sonia Paeleman : ici.

18/08/2019

"On peut aisément pardonner à l'enfant qui a peur de l'obscurité; la vraie tragédie de la vie, c'est lorsque les hommes ont peur de la lumière." - Platon


Un jour une jeune libraire découvre « Terreur » de Dan Simmons et se dit que ouais, décidément, c’est un auteur pour elle. Elle décide donc de se procurer ce que beaucoup considèrent comme sa meilleure réussite. Oui mais voilà, ladite œuvre est dense. Très dense. La jeune libraire se dégonfle, le met de côté, elle verra pour plus tard, de toute façon des livres elle en a trop à lire et n’a pas de temps à perdre avec un bouquin qui se vend très bien tout seul et qu’elle pourrait mettre des semaines à finir.

Puis, des années plus tard (libraire elle ne l’est plus) alors qu’elle part en vacances pendant 15 jours, elle décide de l’emmener avec elle, c’est bien comme ça pas besoin de se promener avec 4 livres, elle n’en prend qu’un seul.

Pour finalement se retrouver bien con. Parce que vous savez quoi ? J’ai lu cette frappe littératomique en même pas 10 jours.

Ouais, du coup je me suis retrouvée au bord de la piscine sans rien avoir à lire, à ruminer sur ma débilité et la claque que je venais de prendre.

Projecteur sur :
Éditeur : France Loisirs
Pages : 1304
Parution : 2012

Résumé :
Ils ont le Talent. Ils ont la capacité de pénétrer mentalement dans notre esprit pour nous transformer en marionnettes au service de leurs perversions et de leur appétit de pouvoir. Ils tirent les icelles de l’Histoire. Sans eux le nazisme n’aurait peut-être pas été cette monstruosité dont nous avons du mal à nous remettre, les fanatismes de tous ordres ne se réveilleraient pas de façons aussi systématique et nombre de flambées de violence, tueries, accidents inexpliqués, n’auraient peut-être pas ensanglanté notre époque. Car ils se livrent aussi entre eux, par « pions » interposés, à une guerre sans merci. A qui appartiendra l’omnipotence ? Sans doute à celui qui aura le plus soif de pouvoir.

Déjà avec « Terreur » j’étais au top question frissons qui remontent le long de la colonne vertébrale, avec la sensation que quelqu’un dans l’ombre épaisse m’observait. Alors là, avec cette œuvre monumentale, le top est loin derrière, et moi j’ai ressenti un malaise toujours croissant, de plus en plus persuadée que j’avais foutu les patounes dans un putain de piège tendu par un auteur qui, bordel, sait ce qu’il fait !

Ah oui, on la sent la puissance du style, de l’Histoire et de toute l’intelligence dont Simmons a fait preuve pour mettre en forme et nous présenter, tel un caviar empoisonné sur un plateau d’argent poli, cette histoire monstrueuse, peuplée de monstres bien humains tournant autour de la part de notre histoire la plus moche : celle de l’extermination des Juifs. Peut-être que c’est pour ça qu’on ressent si bien toute la monstruosité qu’il a voulu dénoncer, ça se passe toujours dans le réel. C’est du fantastique pur et dur, comme « Terreur ». Ce monde est le nôtre, cette Histoire est la nôtre. Du coup, cette monstruosité nous paraît plus terrible encore, et qu’il ait décidé de porter toute la culpabilité sur des enfoirés pas tout à fait humains n’atténue en rien la honte.

En commençant ce bouquin, j’ai immédiatement compris que je sautais à pieds joints dans une malveillance étouffante, poisseuse, qui m’a plusieurs fois empêchée de respirer, et pour cause, il nous met tout de suite dans le bain, dès l’ouverture : nous sommes en 1942 à Chelmno, camp d’extermination au cœur de la Pologne, où les nazis s’en donnent à cœur joie avec les fours crématoires et les expériences. Saul Laski est un survivant qui a vu sa famille se faire décimer et qui attend la mort mais non sans perdre sa dignité, car lorsque des officiers allemands, menés par un certain « Oberst », viennent sélectionner des victimes totalement au hasard, il décide de résister. Tout, plutôt que de se faire sagement fusiller ! Sauf qu’il ignore que ce fameux Oberst n’est pas un humain comme les autres, jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il perd totalement le contrôle de son corps et de sa volonté, car quelque chose, ou quelqu’un, s’est invité de force dans son esprit

Dès le début, dès le prologue, Dan Simmons nous livre l’étendue de son propre talent grâce à un coup de maître génialissime : lier, à la perfection, fantastique et faits historiques réels. Et il en sera comme ça tout du long ! J’ai été chaque fois bluffée par la facilité apparente avec laquelle il parvient à mêler ces deux genres pourtant bien distincts. Mais comment il a fait ça putain ? J’ose même pas imaginer le travail titanesque de recherche et de (ré)écriture que ça lui a demandé (et quand j’essaye d’imaginer ça me file mal au crâne).

L’histoire continue presque 40 ans plus tard, aux États-Unis. Deux vieilles dames, Mélanie Fuller et Nina Drayton, et un vieux monsieur, Willi Borden, se sont réunis pour un jeu dont eux seuls connaissent les règles, mais ça dégénère et près d’une dizaine de cadavres seront le résultat de cette entrevue. Le shérif Bobby Joe Gentry devra résoudre cette énigme, mais il est totalement largué et l’agent du FBI Haines ne semble pas pouvoir lui apporter les éclaircissements qu’il espérait, et voilà-t’y pas qu’un certain Saul Laski, psychiatre, se pointe comme un cheveu sur la soupe pour lui apporter son aide. Sans oublier la jeune Natalie Preston, bien décidé à découvrir qui a tué son père, l’une des dix victimes inexpliquées…

Arrivée à ce stade, je commençais à me dire que cette enquête sentait le moisi et que tout était beaucoup plus complexe qu’un simple thriller, aussi malade soit-il. Et j’avais raison. On est carrément dans de la manipulation de masse, de la corruption à l’échelle planétaire, tout ça à cause de gens totalement dingues doués d’un Talent que personne ne comprend, une vraie galerie de monstres, des chasseurs assoiffés qui resteront toujours dans l’ombre à regarder leurs victimes d’entretuer. « L’échiquier du mal » est un titre vraiment parfait, car on est dans le mal pur, dur, terrible. Aucun des mécanismes de la méchanceté ne nous sont épargnés et l’auteur n’a pas hésité à nous le prouver en multipliant les scènes malaisantes sans mâcher ses mots qui m’ont donné envie de hurler d’indignation et d’étrangler moi-même certains personnages. Mention spéciale ici à Tony Harod, producteurs de films sans scrupules ni états d’âme que j’ai envie de torturer même encore maintenant alors que j’ai fini le bouquin !

C’est aussi ça que Dan Simmons a parfaitement réussi : il nous familiarise avec ses personnages avec une telle facilité que ça en devient surprenant. Il nous les rend détestables et/ou attachants, parfois même carrément haïssables. Jamais de simples personnages de roman ne m’ont paru si réels, si vivants. Ils sont parfaitement maîtrisés, développés. Les morts, en majorité très choquantes, le sont elles aussi (ouais, ça meurt beaucoup je préfère vous le dire !) et que dire de la construction du récit lui-même ?

Chaque chapitre est centré sur un personnage, un lieu, un événement. Et même si ça finit toujours par se regrouper à un moment donné pour mieux s’éloigner par la suite, on est jamais perdu, ni dans le temps ni dans l’instant. Tout est parfaitement fluide, maîtrisé, et l’intensité ne disparaît jamais, comme si tout ce roman n’était qu’un fil à la tension extrême prêt à lâcher à tout moment.


Vous voulez que je vous dise honnêtement ? Je suis fière de moi d’avoir été au bout de ce livre. Parce que parfois je vous jure que c’était vraiment malaisant. Lire ça au bord de la piscine en plein soleil et non pas le soir alors qu’il fait nuit avant d’aller me coucher, a été l’une de mes meilleures idées.

Putain, je viens de me retourner pour voir s’il n’y avait personne derrière moi, sans déconner ! Nan mais je suis débile aussi d’écrire cette chronique en pleine nuit, alors qu’il pleut


16/08/2019

"Dans la jungleuh paisibleuh jungleuh, le lion s'en...." une minute. Ça vit dans la savane un lion, pas dans la jungle, si ? La chanson m'aurait-elle menti toutes ces années ?!!!


J’adore les dessins animés Disney, c’est une faiblesse. Surtout ceux de ma génération (j’ai 31 piges, faut savoir) faits à la main, plein de jolies chansons. Mes préférés sont quand même ceux dans la veine des Aristochats, La Petite Sirène, La Belle au Bois Dormant, Hercule, Bernard et Bianca. Enfin, vous avez compris quoi, je vais pas tous les lister.

Ah merde, j’en oublie un. Le Roi Lion.


Un peu comme avec le film Pokémon, c’était pour moi un devoir d’aller voir celui-là. J’y suis allée le 19 juin, il est sorti le 17, c’est dire si j’étais impatiente. Et vous savez quoi ? Je suis allée le voir une deuxième fois un mois plus tard.

Première chose : ils se sont pas trop emmerdés avec le scénar, c’est énormément copié/collé sur le dessin animé, parfois mots pour mots, et c’est exactement ce à quoi je m’attendais. Pas de déception donc à ce niveau-là mais au contraire une bonne surprise car ils se sont quand même octroyé quelques écarts pour mettre en scène des événements occultés dans le film de 1994. C’est surtout sur le développement graphique qu’ils se sont concentrés. Les quelques scènes qu’ils ont rajoutées nous montraient certes simplement des animaux se baladant, mais c’était axé sur la beauté visuelle, pas de publicité mensongère donc puisque c’était totalement ce qui était présenté avec les trailers et divers images sorties il y a quelques semaines pour nous mettre l’eau à la bouche.

Et là, bravo. C’était tout simplement sublime, incroyablement proche de la réalité, d’une beauté qui m’a plusieurs fois coupé le souffle. Réalisme bluffant, scènes magnifiques d’une nature sauvage, terrible et fragile. Les animaux eux-mêmes étaient stupéfiants. Je sais qu’avec les techniques d’aujourd’hui tout peut être possible (y’a qu’à voir « Avatar », bordel !) mais je suis quand même restée totalement bouche bée en voyant par exemple le combat entre Simba et Scar, qui est sidérant, la puissance des animaux étant parfaitement rendue, ça a donné un impact et un poids incroyable à toute la scène. Quand je suis retournée le voir un mois plus tard, ça m’a paru encore plus incroyable ! J’étais encore une fois littéralement scotchée.

Les réalisateurs ont clairement voulu coller au plus près de la réalité et ont tenté de transmettre les émotions par les regards et les attitudes. Dans le monde animal beaucoup d’expressions passent par les gestes, les mouvements et, justement, les attitudes. Ils ont réussi à rendre les regards tellement expressifs qu’au-delà des paroles j’en ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux.

Oui, ce truc m’a émue par sa beauté, mais aussi et surtout par le beau message qu’il véhicule. Avec le dessin animé, je me contentais de chanter dans ma tête « c’est l’histoire de la vie, la ronde infinie blablabla », mais ici, quand Mufasa explique à Simba sa vision des choses et le grand cycle de la vie, j’ai été touchée moi aussi (ouais c’est niais et après ?). L’équilibre est extrêmement fragile, la nature l’est elle-même, il suffit finalement de peu de choses pour tout chambouler, une toute petite erreur peut coûter très, très chère ! Et ils se sont permis de le démontrer, brièvement certes, mais pourtant ils l’ont fait, dans un face à face entre Sarabi et Scar qui m’a particulièrement marqué, où la lionne ose dire à son nouveau roi qu’il chasse trop excessivement et ne sème que la mort sur son passage au risque de tout changer de façon radicale… Ça vous rappelle pas certaines erreurs bien humaines ?

Évidemment tout ça apparaît également dans le dessin animé, mais l’impact est beaucoup plus fort dans le film car tout étant beaucoup plus proche de la réalité visuellement ça nous semble bien plus vrai.

Et les personnages alors ?

Simba, déjà dans le dessin animé, n’était pas mon préféré. Je l’aime bien, j’aime beaucoup la façon dont il finit par affronter les épreuves, relever les défis et reprendre le contrôle de sa vie, mais j’ai jamais été super fan de ceux qui fuient. Ils ne l’ont pas énormément changé dans le film, c’est le héros ils n’ont donc pas pris de risques et j’aurais fait pareil (sinon attention au retour de bâtons !) Niveau doublage je suis totalement tombée amoureuse de la voix française qu’ils lui ont foutue. Le gars a fait un super travail, c’est plein d’émotions, de contrôle et de gravité, beau boulot !

Pareil pour Timon et Pumba. Bien sûr je les aime beaucoup, ils sont la figure comique et le film ne serait clairement pas ce qu’il est sans eux. Pourtant, pas de changements là non plus, et si avec Simba ça m’a pas dérangé là j’aurais aimé qu’ils leur donnent un petit truc en plus. Ils sont chouettes mais de mon point de vue il leur a manqué quelque chose pour qu’ils soient à la hauteur de leurs doubles en 2D, sans que je sache dire quoi. Encore une fois, les doubleurs étaient au poil, surtout celui de Pumba.

Pas de risques de pris non plus avec Mufasa et pour moi là c’était pas utile d’en prendre. C’est un personnage génial, je le préfère à Simba, ils l’ont doté d’une sagesse et d’une force à la fois tranquille et terrible qui m’a foutu des frissons. Doubleur impeccable là aussi, et pour cause, il s’agit de l’immortel Jean Reno.

Rien de nouveau également du côté de Nala, qui est, dans le dessin animé, mon personnage préféré. J’aime ce genre de caractère, elle est courageuse, téméraire et reste pourtant très raisonnable sans foncer tête baissée. J’adore la loyauté dont elle fait preuve envers Simba et, plus largement, son clan et la Terre des Lions. Un peu déçue toutefois par la doubleuse qui l’a dotée d’une voix pas assez émotive à mon sens, ça manquait d’un peu de conviction.

J’ai pas pu m’empêcher de remarquer quelques changements chez Sarabi. Elle est davantage présente que dans le dessin animé et c’était une très bonne idée ! Ils l’ont faite pleine de noblesse et d’autant de sagesse que Mufasa. À un moment du film elle est clairement éprouvée par les épreuves mais garde tout de même la tête haute et l’allure fière. Elle est le dernier rempart qui protège les lionnes du despotisme de Scar (apparenté clairement à une dictature fachiste ici, encore une façon de dénoncé pas mal d’erreurs, et on le remarque très bien avec les hyènes patrouillant par deux et gardant la troupe prisonnière) et elle assume ce rôle avec le réel courage et la véritable droiture d’une reine. Je l’ai énormément aimée et la doubleuse était très bien.

Mais les changements les plus visibles et les plus risqués, ils les ont pris avec Scar. Originellement, c’est l’exemple typique du méchant chez Disney : il est diabolique et c’est tout ce qu’on attend de lui. Uniquement motivée par la jalousie et/ou la méchanceté (à l’instar de Cruella d’Enfer, Ursula, ou Maléfique par exemple) on ne lui demande rien d’autre que d’être le vilain défait par le héros à la fin de l’histoire. Ce qu’ils ont fait de superbe avec lui dans cette adaptation, c’est qu’ils ont réussi à lui donner une humanité derrière ce masque terrible. Oui, il est méchant ; oui, il en devient cruel ; oui, il en veut à Mufasa. Mais pour une bonne raison. C’est ça qu’ils ont développé avec lui : un passé, il y a eu un événement dans sa vie qui l’a blessé et fait de lui celui qui tuera finalement son frère. Une idée somme toute très simple qui a pourtant tout changé pour moi. Scar, c’est clairement mon personnage préféré ici. J’ai eu mal pour lui, j’ai eu pitié de lui. Il m’a touchée et la façon dont il meurt à la fin m’a fait énormément de peine, alors que dans le dessin animé on se contente de dire : ouais, le méchant est mort, bien fait !! Là, non. Concernant le doublage, j’étais pas très satisfaite de sa voix au début et finalement plus le personnage devient mauvais et plus j’ai trouvé que ça collait parfaitement. Beau travail là aussi.

Toute la jalousie bête et méchante, toute la violence gratuite, on la retrouve chez les hyènes, qui en prennent pas mal pour leur grade. J’avoue ne pas avoir vraiment aimé ce qu’ils ont fait d’elles, surtout de Shenzi, qui est quand même intéressante dans le dessin animé, mais ça reste logique au regard du développement de l’histoire, alors OK.

En voyant ce film, en ressentant cette douleur à la mort de Scar, j’ai réalisé que plus jamais je ne verrai le dessin animé de la même façon ! J’ai réalisé que, derrière l’histoire du héros qui se relève après un petit voyage initiatique, il y a autre chose de plus terrible. C’est habilement caché parce que c’est du dessin, c’est pas du vrai, c’est plein d’humour et de jolies chansons alors on s’en rend pas compte. Mais si les chansons sont toujours là dans cette adaptation (certaines pas forcément utiles à mon sens), c’est d’un tel réalisme que, cette fois, je l’ai vu : la cruauté toute animale. Naturelle, certes, mais terrible. Je ne vous dirai pas comment ils l’ont montrées dans le film pour pas vous spoiler, mais une scène m’a particulièrement choquée, alors que c’est pourtant ce qu’il se passe dans la nature, il n’y avait donc pas de raison (d’autant que je regarde beaucoup de documentaires animaliers) mais je m’y attendais tellement pas. Reprenons l’exemple de la mort de Scar : il se fait bouffer vivant par les hyènes. IL. SE. FAIT. BOUFFER. VIVANT !! Et c’est dans le dessin animé, bordel ! Comment j’ai fait pour pas réaliser toute la portée de cette scène avant !

Un petit trailer pour conclure :

Très satisfaite de cette adaptation. Ils ont fait un super travail, c’était magnifique, plein d’émotion, de frissons, d’humour, et visuellement ils ont tout déchiré.

04/08/2019

En direct des vacances, Syl s'agace !


Bordel bordel bordel bordel bordel bordel… Je vois pas quoi dire d’autre.


Éditeur : Folio
Parution : 2011
Pages : 683


Résumé :
Complots, trahisons, vengeances, mais aussi amitiés loyales et amours passionnées.... Shigeru grandit dans l’ atmosphère oppressante du chateau de Hagi, fief du Clan des Otori dont il est l’héritier. Il a l’étoffe d’un chef, un caractère noble et droit, une éducation accomplie qui le portent à régner. Mais il doit faire face aux appétits de conquêtes de son voisin, l’ambitieux Iida, et aux machinations et traîtrises de ses propres oncles. À la sanglante bataille de Yaegahara, son destin semble scellé. Pourtant, préparant dans le secret sa revanche , Shigeru attend son heure - lorsqu’il apprend qu’un jeune garçon vivant dans les montagnes lui ressemble étrangement...



Ah ça partait pourtant bien. Très bien même. Shigeru, le héros de cette aventure, était mon personnage préféré dans le premier tome de la trilogie principale de cette série, il était même carrément le seul qui, à mes yeux, en valait vraiment la peine (ce qui explique sans doute mes énormes déceptions à la lecture des deuxième, troisième et quatrième volumes)

Dans « Le fil du destin » on le découvre totalement, depuis son enfance alors qu’il est âgé d’environ quinze ans, jusqu’à sa rencontre avec Takeo qui marque le début du « Chant du rossignol ». Ce genre de personnage pétri d’honneur, courageux, plein de noblesse quoi qu’entêté et impatient, qui en plus de ça évolue pour devenir encore bien meilleur au fil des pages, j’adore. Shigeru a ses défauts et ses qualités et pourtant assez de recul sur lui-même pour mettre tout en œuvre afin d’effacer les traits de caractère qui pourraient lui porter préjudice autant à lui qu’à sa famille ou, plus largement dans cette histoire, à tout le clan des Otori.

Au bout d’un moment, il en devient sans doute un peu trop parfait, un peu trop passif à force d’attendre son heure, mais j’en ai jamais cessé de l’aimer.

Ouais.

Alors, c’est quoi qui a merdé exactement ?

Le rythme de ce récit est proprement dégueulasse, merde ! Pardon, mais j’en ai ras-le-bol. Les intentions de l’auteure me paraissaient claires au début, j’étais très contente en imaginant ce qu’elle voulait développer (tout un pan de l’histoire de Shigeru resté obscur, c’est-à-dire ce qui a provoqué sa rébellion) et en fait, je me suis plantée. Bien avant la moitié du bouquin, Lian Hearn s’encrasse dans un enchaînement de palabres, de réflexion et de face à face d’un ennui mortel avec des personnages clairement ennemis qui n’en finissent pas de se regarder dans le blanc des yeux. Très vite j’ai compris ce qu’elle faisait : en fait, avec ce livre elle prépare simplement le terrain, met tout le contexte en place, tend la situation à l’extrême et puis… les personnages n’ont plus qu’à attendre que Takeo arrive. Les bonds dans le temps n’en finissent pas et ça perd totalement à la fois de son charme et de sa logique puisque j’en suis arrivée à me demander comment les choses n’ont pas dégénérées bien avant. Ouais OK Takeo est le héros number one de toute cette série, je sais bien, mais dans ce cas pourquoi écrire sur Shigeru si c’est pour le laisser assis quelque part en attendant que l’autre arrive ?!!

Pourquoi je me suis farcie l’autre moitié de ce bouquin alors ?

Shigeru se décide enfin à agir et jure de faire payer ses oncles suite à une tragédie qui va faire de lui l’homme d’action qui n’a peur de rien qu’on découvre dans le tout premier tome. Je voulais la (re)voir, cette tragédie, car j’avais complètement oublié comment ça se déroulait (ma première lecture de ce truc datant de 10 ans), et quand je l’ai lu, à la toute fin, je me suis dit que c’était normal en fait que je l’ai oubliée. Et puis après j’ai ragé, parce que ça tombe complètement à l’eau ; cet événement, ultra important dans la vie de Shigeru est absolument nullissime, mis en scène de façon ennuyeuse. C’est pourtant lui qui a tout provoqué, bordel, lui qui transforme totalement Shigeru, alors pourquoi faire comme ça ?!! Pourquoi, putain ?!!

Quand j’ai lu ça je me suis dit qu’en fait cette lecture avait été une abominable perte de temps. Encore une fois la fin est naze, sans aucune saveur.

La seule chose à la limite dont je garde un bon souvenir c’est la belle relation entre Shigeru et Naomi. Si, dans le trilogie principale, Kaede m’énervait au plus haut point (et encore, je suis gentille, parce qu’en vrai j’avais juste envie de lui éclater la gueule par terre chaque fois qu’elle apparaissait), j’avoue avoir beaucoup aimé la figure féminine de ce tome-ci. Naomi est à la fois pondérée, noble, décidée et courageuse, mais aussi réfléchie et passionnée à la fois. Elle est complexe et c’est le genre de personnage qui pourrait beaucoup inspirer les femmes, peu importe les époques. L’histoire d’amour qu’elle vit avec Shigeru est aussi là bien meilleure que celle de Takeo et Kaede. La façon dont ils tombent amoureux est belle, c’est lent et ça évolue au fil des années. J’avais beaucoup de respect pour ce couple.

En gros, je pourrais conclure comme ça : les personnages étaient géniaux, l’histoire aurait pu être superbe mais encore une fois l’auteure n’a pas su faire son boulot et s’est contentée de lister des faits et des événements qui auraient mérité d’être racontés et décrits. Très bonne historienne, sans doute, cette Lian Hearn, mais très mauvaise conteuse.

Adieu !

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Non, vous ne rêvez pas, je me suis vraiment farci 5 livres 10 après les avoir lus pour la première fois, simplement parce que je suis une foutue têtue.

Du coup, je les ai virés de ma bibliothèque maintenant. C’est bien, ça fait de la place !


Ça donne ça :