23/09/2016

Le métier de libraire est loin d'avoir la magie qu'on lui prête, très loin !!!

J'escomptais que quelqu'un finisse par me demander : "Pourquoi t'as arrêté le métier de libraire ?" ou encore : "Pourquoi t'es aussi contente d'avoir quitté ce métier ?"
Mais comme personne ne m'a demandé, je me suis résignée à raconter ma vie sans qu'on m'y oblige (bon, j'avoue, j'ai connu pire comme contrainte)
Alors, pourquoi aujourd'hui, après 7 ans de bons et loyaux services, suis-je si vindicative (pétard, je me sens l'âme d'une doctoresse en littérature ce soir. Ah ! Mes voisins remettent ça. Z'ont l'orgasme bruyant ces cons !) en ce qui concerne ce boulot, que j'ai pourtant appelé de tous mes vœux, et dont j'ai été si fière les, disons, 6 premiers mois ?

Parce que c'est un métier qui m'a terriblement déçu.
La mentalité des gens en général, et pas seulement des clients, m'a fait mal. J'ai pas envie d'en parler des plombes, parce que j'ai vraiment envie de laisser ça derrière moi une bonne fois pour toute, alors je dirais simplement que libraire c'est un métier que les gens ne comprennent plus. Voilà. On se heurte tous les jours à un mur d'incompréhension, d'indifférence, et aussi, trop souvent, de méchanceté. Oui. En librairie. Sensé être un lieu de culture, d'échange et de partage.
Pis je dirais aussi que, si vous aimez lire, ne devenez pas libraire, ne vous faites pas ce mal ! Parce que lire devient une corvée plus qu'un plaisir, des nouveautés paraissent que vous êtes OBLIGES de lire (baoui, sinon comment les vendre ?) vous n'avez donc pas le choix, et des 'vieux' livres que vous voulez lire, bah ils attendent dans votre PAL, indéfiniment. Et un jour on réalise qu'à ce train-là, on ne les lira jamais ...
Stop.
J'ai dis que j'en parlerais pas des plombes, donc je m'arrête là.

Désolée, j'suis d'humeur nostalgique et tristoune ce soir.
La faute à la choucroute que j'ai mangé sans doute.
J'sais pas pourquoi, mais ça me fout toujours le bourdon la choucroute.


Editeur : Glénat Roman
Parution : 2010
Pages : 230

Résumé :
Japon, année 2019. Alors que le comité d'Amélioration des médias censure de plus en plus d'ouvrages jugés compromettants, les bibliothèques se sont organisées pour favoriser l'accès à tous les écrits. Nouvelle arrivée dans le Corps des Bibliothécaires, Iku rêve de retrouver celui qui sauva son livre de la censure, alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente. Mais la quête de son "prince" risque de rencontrer de nombreuses difficultés. Surtout quand on sait que les principales qualités de Iku sont sa franchise, son impulsivité et ... sa naïveté.



J'ai très très vite été séduite par cette idée ! (et là vous vous rendez compte que mon intro super longue n'est pas totalement sans rapport avec le livre que je vous présente, et vous faites : "Aaaaaaah" ! et vous souriez) Etre bibliothécaire et armé ? Mmmh ... ça me plait bien moi ! Une mamie pas contente et boum ! Dans le dentier ! Calmée direct la mémé. Bon ok, c'est cruel, mais j'suis rancunière que voulez-vous (et les mamies, en librairie, c'est les pires!).

Vous vous en êtes peut-être rendu compte (ou pas, mais je ne vous en tiendrais pas rigueur rassurez-vous) mais généralement, je chronique une série uniquement lorsque je l'ai lu en entier, et non pas tome par tome parce que ça me gonfle de faire trois, quatre, cinq ou plus articles sur le même "bouquin". Du coup pour "Le trône de fer" c'est con, parce que j'ai lu que 3 tomes sur les 15, donc ... chiasse. On s'en bat les rouflaquettes.

Revenons à nos rognures.

Là, je suis obligée de vous présenter ce premier tome, direct ! Et ça même si j'ai pas lu la suite de la série parce que bordel à queue !!!! C'est du bon !

L'auteur a habilement su manier son histoire en mêlant science-fiction et réécriture. Je m'explique : ça se passe en 2019 et certains événements historiques n'ont pas eu lieu, ou alors différemment. A un moment donné de l'histoire de ce monde, le gouvernement japonais a commencé à avoir peur des livres, de leur puissance et des effets des messages qui y sont enfermés, et a voté la Loi d'Amélioration des Médias qui vise les livres qui ne correspondent pas à certains critères ... donc à peu près tous les bouquins en fait. Le truc, c'est d'attaquer violemment les librairies ainsi que les bibliothèques et brûler les livres qui dérangent après les avoir censurés. Mais quand je dis violemment, c'est à coup de fusil d'assaut et de lance-grenade ! Pour faire face à ça, les bibliothèques vont former leurs employés à défendre les livres. Mais genre avec des vrais flingues !

L'histoire commence avec Iku qui, en plein entrainement militaire (si si !) se fait enguirlander par son instructeur, le lieutenant Dojo. Son rêve, c'est de devenir soldate du Corps des Bibliothécaires afin de maintenir la libre expression et, dans le même temps, retrouver un homme qui, quelques années plus tôt, la sauva (ainsi que son livre préféré) d'une intervention en librairie des Agents d'Amélioration. L'entraînement qu'elle va suivre, avec manipulation de fusils d'assaut, saut du haut d'un hélicoptère, et crapahutage dans la boue, est une véritable épreuve pour les nerfs, mais Iku est douée, tenace, et elle a un but !

Mais, évidemment, tout ne sera pas aussi simple, et les choses vont se précipiter. Bien plus vite qu'elle ne l'avait prévu, Iku va devoir prendre les armes et valser entre les balles pour sauver les livres, la bibliothèque dans laquelle elle travaille, et ses collègues, auxquels elle s'est énormément attachée. Et au milieu de tout ça, bah y'a l'amour ! Bawi, Iku est entêtée, elle sait se défendre, elle a 22 ans, et elle plait beaucoup aux autres soldats du Corps. Alors qu'elle, elle ne voit que le flou souvenir de celui qu'elle appelle son Chevalier, ce qui créera des quiproquos et des situations qu'elle ne comprendra pas toujours.

Derrière cette histoire originale et incroyablement bien ficelée, l'auteur traite en fait d'un sujet assez sensible dans les pays asiatiques : la liberté d'expression. C'est donc une série qui se veut sérieuse, un peu grave, mais qui parfois adopte un ton humoristique, voire satirique. (l'auteure se moque toujours du gouvernement et de l'autocensure qu'il peut s'infliger seul) J'ai beaucoup ri grâce à la naïveté d'Iku, la brusquerie de Dojo, et les moqueries constantes de Shibasaki. Et puis parfois, je restais complètement scotchée, baba, stupéfiée ! Car les scènes où le Comité d'Amélioration des Médias et le Corps des Bibliothécaires se retrouvent face à face, à se tirer dessus sont incroyables ! Limite j'ai l'impression que l'auteure a suivi un stage commando spécial pour être sûre de bien s'y connaître.

J'adore. En fait, on suit juste un groupe de gens qui aiment les livres de façon inconditionnelle, et qui feront tout pour qu'ils restent accessibles à tous et en vente libre, et même si pour ça ils mettent leur vie en danger et se dressent face au gouvernement.

Une série qui s'adresse à ceux qui aiment l'action, l'humour, l'aventure, et les livres bien entendu !

Quant à moi je suis hyper pressée sa mère de lire les 3 autres tomes ! Et je suis sûre qu'ils seront tout aussi bien, si ce n'est mieux ! Par contre, je ne pense pas faire de chronique pour chacun, ça me gonfle. Enfin, je verrais, mais n'y comptez pas trop ... vous me connaissez, moins j'en fais, mieux je me porte. A mon avis, ce que je ferais, c'est éditer cet article-ci au fur et à mesure de mes lectures.

C'est pas sérieux ? J'suis une mauvaise bloggeuse ?
Si vous saviez comme j'm'en tape.


D'autres avis sur
http://www.livraddict.com/biblio/livre/library-wars-tome-1-conflits.html
 
C'est japonais, donc évidemment ça a été adapté en manga, puis en animé.


           15 tomes     /   12 épisodes + 1 OAV + 1 film d'animation


J'pense pas lire le manga, me sens pas de bouffer 15 tomes après avoir lu les livres, par contre je me materais bien la série une fois lu les 4 romans. 12 épisodes ça va, ça va vite. Je vous dirais quoi.

Edit du 4/10
Ok, j'ai lu le tome 2 (oui déjà. J'ai pas de vie sociale) :

Bon, j'avoue que j'avais un peu peur, parce que si Iku est bien mignonne et bien drôle, le tome 1 nous suffit amplement pour la connaître, je craignais donc qu'on tourne en rond avec elle et que l'histoire s'enlise, mais l'auteur a été assez malin pour éviter ça. Les autres personnages, secondaires dans le tome 1, se dévoilent ici. J'ai particulièrement aimé me retrouver dans la tête de Shibasaki, qui s'avère plus complexe que prévu. Et un complot, en plus de ça, se révèle, et je trouve l'idée stupéfiante, troublante, et je vais me jeter sur le tome 3 parce que j'ai trop envie de connaître le dénouement ! Sans oublier qu'un secret est découvert ...



Edit du 13/10
J'ai lu le tome 3 ! (je ne veux rien entendre sur ma non-sociabilité, merci !) :
 
Pendant la première moitié de celui-là, j'avoue que j'étais un peu déroutée. La fin du précédent m'avait laissé avec un complot stupéfiant à peine dévoilé qui annonçait la mise en place de quelque chose de très grand pour la suite, et puis ... ffffuuuuiiiit. Plus rien. J'avoue que j'étais un peu - pas déçue - mais dans l'expectative. Et puis finalement, je me suis aperçue que l'auteur s'était sans doute servi de ce tome-ci comme une sorte de "transition", car il s'est concentré sur les relations entre les personnages et leur sentiment. Et finalement, c'était pas plus mal ! Je vois des rapprochements, des éloignements, et ça me fait tendrement sourire. En plus, tout ça pour finir sur une scène quasi-apocalyptique stupéfiante avec une conséquence qui m'a tiré une larme. Pressée de lire le quatrième et dernier tome, quoiqu'un peu triste aussi.

 
 Edit du 27/10
 
Et voici ce que j'ai pensé du tome 4 :
 
Ah cette série !!! Putain mais cette série !!! Un bijou !!!
Contrairement au tome précédent, ici les choses démarrent à fond la caisse et ça ne s'arrête pas jusqu'à la toute fin ! C'est la dernière ligne droite pour le Corps des Bibliothécaires, qui va devoir lutter pour aider un auteur de polar à garder sa liberté d'expression, et se battra ensuite pour quelque chose de plus fondamental encore : la préservation de la Constitution des Droits de l'Homme. Rien que ça. Très audacieux de la part de l'auteure !
Il s'agit donc d'un tome où l'action occupe la plus grande partie de l'histoire, mais pas que ... mmmmmh y'a de l'amour dans l'air !!!
J'ai vraiment adoré la fin, l'épilogue est juste délectable au possible, et j'ai vraiment eu un pincement au cœur en le refermant ...
 
Du coup, je me lance dans l'anime. Me sens pas de m'avaler les 15 tomes du manga par contre ... un jour peut-être. Mais je suis quand même curieuse de voir la tête qu'ils auront donné aux personnages sur écran !
 
Edit du 1/11
 
Bon bon bon ... voilà, j'ai regardé l'animé ! Je vous le dis d'emblée : me suis plantée. En fait, il n'y a pas que 12 épisodes, il y a aussi un OAV, plus un film d'animation de plus d'une heure et demie ! Ouaip, ils ont mis la dose !
 
Alors, autant vous le dire tout de suite : je suis un peu déçue. Bon, c'est souvent le cas pour une adaptation. Les livres sont formidables, surtout le dernier, et comme par hasard ils ont très bien adapté certaines situations, sauf la dernière. Mouarf, pile ma préférée, ils l'ont fait exprès ! Bon, ça reste super bien, attention je ne crache pas dessus ! Je suis très contente d'avoir eu la curiosité de regarder, et je l'ai même téléchargé, et je pense que pour ceux qui n'ont pas lu les romans, ça en fait un super animé !
Bon, y'a aussi le fait qu'ils ont donné à Dojo, mon personnage préféré, une allure un peu trop ... mignonne. Là où Iku est super réussie, je l'imaginais complètement comme ça, voilà que mon Dojo ressemble à ça ! (ce sont eux que je vous ai mis en image) Bon, je ne dis pas qu'il n'est pas dégueu à regarder, au contraire, il est mignon. Mais je ne l'imaginais pas mignon !! Je l'imaginais bien plus viril que ça. Mais bon, je ne vais pas en chier des caisses non plus.
(pour résumer : les 12 épisodes correspondent au 3 premiers tomes en roman ; l'OAV reprend une mignonne petite histoire du tome 2 qui met en scène deux autres personnages, normalement secondaires ; et le film d'animation est une complète adaptation du tome 4. Voilà. Si avec ça vous n'êtes pas informés !)
 
Bonus !
 
Et là !! Roulement de tambour !! Petite surprise !! En cherchant le film d'animation pour pouvoir le voir, je suis tombée sur un film. Oui. Un film, film, film, avec de vrais acteurs toussa, toussa, (ce qu'on appelle vulgairement Drama, mais ce qu'ils appellent, au Japon, un Live Action) et ... ouah ! Trop beau ! Regardez un peu :
 
Alors là Dojo je suis complètement fan ! Le rôle était fait pour ce gars ! Je lui trouve un putain de charme viril, et en tenue de combat avec un flingue, il est trop badass ! Je suis totalement amoureuse, surtout de ses oreilles ... J'avoue que, avant de le voir, j'avais un peu peur, parce que généralement je ne suis pas trop fan des Dramas, mais en fait le réalisateur s'est donné les moyens, c'est un putain de film d'action avec une bonne dose d'humour, d'amour et de sentiment. Les acteurs sont convaincants (peut-être que Shibasaki l'est moins que les autres ...) et, bref, je suis ravie de ce film ! D'autant plus ravie qu'il n'est l'adaptation que du premier roman, donc avec un peu de chance, il y en aura d'autres ! (en fait y'en a déjà un deuxième, qui s'appelle "Library Wars - Last mission", mais il n'est sorti que depuis quelques mois au Japon et n'est pas encore en vostfr chez nous, pas même en vosta, donc ça ne servirait à rien que je le regarde, je n'y comprendrai rien ! Dans quelques mois peut-être)
 
Et plutôt que de vous en parler trois ans, regardez plutôt ce trailer que j'ai dégoté pour vous, ce sera plus parlant :
 
 
 
Et non, vous ne rêvez pas ! Les hélicoptères, les flingues, les barrages, les explosions, tout ça ils le font pour protéger les livres contre la censure !

Voilà.
Je crois que je ne pouvais pas faire plus complet comme article ! Si avec ça, vous n'avez pas toutes les infos qu'il faut, je vous crotte !




Bon, qu'est-ce que je pourrais dire de spirituel ....
...
...
Putain, j'ai le cerveau complètement vide.
J'ai plus de chocolat, ça doit être ça.
Ou alors, c'est encore cette putain de choucroute !!

Des p'tits liens, des p'tits liens, des p'tits liens ... tagadatsouintsouin !
"Dans l'espace, personne ne vous entend crier"
L'eau ça mouille !

15/09/2016

"Dans l'espace, personne ne vous entend crier" .... ça fout les foies, hein ?

La première fois que j'ai vu le premier film de la série "Alien" de Ridley Scott, je devais avoir ... neuf ans. Mon père tenait à ce que je le vois. Et noooooon je n'ai pas fait de cauchemar ! J'ai même adoré. Ceci dit, aujourd'hui, je n'ai plus aucun contact avec mon père ... merde, j'viens peut-être de réaliser un truc là !
Bref.
Cette citation est devenue ma préférée ! Elle me fout la trouille, mais en même temps elle m'excite !!!
Et j'ai trouvé un livre qui illustre parfaitement ces quelques mots.

Hey hey, super l'intro de ouf, z'avez vu ?

Editeur : Actes Sud
Collection : Exofiction
Parution : septembre 2016
Pages : 240

Résumé :
Pendant des siècles, des hommes et des femmes ont été gardiens de phare et ont assuré la sécurité des bateaux. C'est un boulot solitaire et ingrat. Jusqu'à ce que quelque chose se passe. Qu'un bateau soit en détresse. Au 23e siècle, on pratique toujours ce métier, mais dans l'espace. Un réseau de phares guide dans la Voie Lactée des vaisseaux qui voyagent à plusieurs fois la vitesse de la lumière. Ces phares sont d'une solidité à toute épreuve. Ils sont construits pour être extrêmement robustes. Ils ne connaissent jamais d'avaries. En théorie...


Cet auteur est une tuerie !
Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler de la trilogie "Silo" ? Bah c'est son œuvre (d'ailleurs un jour faudrait vraiment que j'ai le courage de chroniquer cette série de malade!). Et manifestement, il n'a pas l'air d'avoir envie de s'arrêter là. Voilà qu'il nous pond un autre livre trop cool !

En plus, l'idée est aussi originale que trop bonne : guider des vaisseaux à travers l'espace comme les phares le faisaient pour les bateaux sur les mers. Simple mais tellement grand !!!!

Bon, déjà, situons le climat voulez-vous ? La race humaine est en guerre contre une race extra-terrestre ; ça dure depuis des années, et les morts se comptent en centaine de milliers dans chaque camp. Le personnage que nous suivons tout le long de ce texte est un héros de guerre médaillé envoyé dans l'un de ses "phares" à sa propre demande. Après avoir vu tant de bataille et de boucherie, il avait envie de se retrouver seul au milieu de nulle part. Son vœu est exaucé.

Il est tellement seul d'ailleurs qu'il commence un peu à perdre la boule dans son tas de boue galactique et c'est très drôle de le voir divaguer et se poser des questions existentielles ! Franchement, réussir à distiller autant d'humour dans un texte fort de science-fiction faut le faire. En plus les questions qu'il se pose ne sont pas si idiotes que ça ! Mais finalement, et c'est là que c'est le plus stupéfiant, la solitude, c'est pas pour tout de suite pour notre héros.

En fait, ça va être visite sur visite ! Et de visiteurs pas toujours le bienvenu évidemment, le tout agrémenté de problèmes techniques en tout genre bien sûr ! Car, si la NASA a bien spécifié à notre homme que ce "phare" s'occupait de lui tout seul, et qu'il était envoyé là-haut seulement pour agir en cas de problème, bah il va vite se rendre compte que les problèmes sont nombreux ! Les pannes en tout genre vont rythmer ses journées et c'est un délice de le voir tenter de se dépatouiller.

Et puis, au fil des pages, on se rend compte que l'auteur nous cache des choses. Que s'est-il vraiment passé pour que notre homme reçoive cette médaille et décide ensuite de se retrouver seul avec lui-même au milieu de l'espace ? Un secret qui en appelle à notre humanité, assurément, et nous apprend que composer avec notre passé, si c'est pas facile, c'est quand même primordiale. Quoi qu'on ait fait, le passé est indissociable de notre âme, notre histoire, notre nous. Et ce texte nous le rappelle.

Oui il est seul, oui il est brisé, oui il est dingue, mais il est humain.

Putain !!! Vivement que j'aille me coucher.

D'autres avis sur
http://www.livraddict.com/biblio/livre/phare-23.html
 
Bon, je vous promet, un jour je ferais une chronique sur "Silo". Mais pas tout de suite. Me sens trop lâche en ce moment.
 
 
Quand je dis : "Non je n'ai pas d'enfant" quand on me pose la question, et qu'on me répond : "Ne vous en faites pas, ça viendra !", alors je rétorque : "Ah mais je n'en veux pas", bah j'ai toujours l'impression que le monde et les certitudes s'écroulent. Pas pour moi. Pour mes interlocuteurs. Quand je leur dis ça, ils me regardent effarés, avec pitié, et la moitié d'entre eux me demandent souvent en retour : "Qu'est-ce que tu vas faire de ta vie alors ?"
J'sais pas ...
Autre chose ?
Être autre chose qu'une poule pondeuse, moi ça me branche bien !
Attention, je conçois parfaitement que certaines personnes prennent ça pour LA consécration ultime de la vie de faire des gosses, et je respecte, ok, c'est leur choix (d'ailleurs je suis très heureuse que mes sœurs m'aient permis de devenir marraine, c'est un vrai bonheur de chouchouter des enfants sans se sentir coupable !) Mais alors pourquoi ne pas comprendre que ne pas en avoir, c'est aussi un choix ? Le mien ?!
C'est quoi cette société qui nous met la pression là ?! C'est quoi ce truc de : "Faites des gosses ?" ! Et que si vous en faites pas, bah vous n'êtes pas une femme, vous n'avez pas d'avenir ?
Merde !
Nan mais attendez, plus de 60% des mariages (et encore, j'suis sûre qu'ils ont minimisé ...) se terminent en divorce de nos jours et vous me faites tous chier parce que je préfère être seule que mal accompagnée ?!! Faut arrêter là !!
...
Bon.
Sinon, j'ai une autre théorie.
En fait, nous sommes gouvernés par des extra-terrestres qui s'assurent qu'on se reproduise à n'en plus finir (ça expliquerait l'existence des allocations familiales qui nous rendent complètement dépendants de ce gouvernement qui semble avoir été expectoré par un glouton souffreteux) comme ça on se multiplie, on se multiplie, on se multiplie, et bientôt l'humanité sera embrigadée dans l'armée de grands bonhommes verts pour une guerre galactique !!!
Nous sommes du bétail !!
L'invasion a déjà commencé.
 
Ok, ok, je vais me coucher ...
 
Des petits liens avant quand même :
 

12/09/2016

Oh crotte de Cacatoès ! J'ai passé une nuit affreuse ! Et vous voulez savoir pourquoi ?

Je vous raconte : hier soir, avant d'aller me coucher, je baisse le store de ma porte fenêtre. Qui était ouverte. Bah une saleté de connerie de grosse araignée de merde a trouver le moyen de rentrer avant que je ferme complètement, et elle s'est faufilée derrière un gros meuble avant que j'ai pu l'atomiser !! Un gros meuble que je n'ai pas pu, évidemment, déplacer, parce que trop gros trop lourd. J'ai donc dû me mettre au lit en sachant parfaitement qu'il y avait une putain d'araignée gigantesque dans la même pièce que moi, bien cachée bien vivante et tout !
Bien évidemment, j'arrêtais pas de sentir quelque chose me chatouiller, et je me grattais partout et chiasse !!!! J'ai pas dormi du coup !!
Le pire ?
L'araignée n'a pas reparu, en tout cas je ne l'ai pas revu, donc elle n'a pas dû bouger de derrière le meuble. Elle doit toujours être là. Donc, ce sera pareil cette nuit, à tous les coups ...

Et vous, vous avez le mal de mer ?

Editeur : Mnémos
Collection : Dédales
Parution : août 2015
Pages : 454

Résumé :
Pangée, terre immense au milieu de l’océan unique, continent de terre sèche et d’embruns où vit le peuple de Ghiom, dont l’histoire, en ce jour de la dixième chasse à l’Odalim, bascule.
Les Grands de Pangée ont parlé : le monstre marin doit mourir. Pour la paix. Pour l’ordre. Pour la promesse d’une nouvelle ère faste à venir, dans ce monde rongé par les mésalliances et les guerres fratricides.
Pourtant, quand les Nefs s’engagent sur l’Océan, une seule question demeure : si la traque échoue, si l’Odalim survit, si l’union faillit, les enfants de Pangée se dévoreront-ils ? Cette dixième chasse ne serait-elle alors qu’un chant du cygne ?

L'imagination de l'auteur est stupéfiante !!
Bon.
J'avoue quand même que j'ai eu du mal à m'y mettre sérieusement, je pense qu'il m'a fallu plus de 50 pages pour lui trouver quelque chose de vraiment ... vraiment !
D'autant que très, très peu d'indices nous sont donnés, l'auteur ne nous livre strictement rien au début pour comprendre efficacement son monde, tout est distillé par toute petite quantité, et du coup ça prend trop de temps ! En tout cas, moi ça m'a un peu gêné pour comprendre au début. Par exemple, j'ai réalisé que le peuple Ghiom n'était absolument pas humain uniquement au tiers du livre, et peut-être même pas bien loin de la moitié !! J'aurais apprécié que l'auteur soit plus tendre avec nous et permette une meilleure compréhension de son univers.

Mais ! Mais, mais, mais ! Malgré ça, saperlote ! C'est stupéfiant !!

Pour vous résumer brièvement la situation, le peuple de Ghiom a une tradition : la chasse à l'Odalim ! Cet animal marin gigantesque, comparable un chouïa aux baleines chez nous, permet ensuite aux habitants de Pangée de bénéficier de 25 années de sécurité (de nourriture en abondance, de temps clément, bref, une vraie bénédiction quoi !). Malheureusement, la 9ème chasse a échoué : l'Odalim n'a pas été tué. Les Ghioms sortent donc tout juste de 25 années difficiles lorsque commence ce roman, et que la 10ème chasse est programmée. Il faut donc à tout prix que cette chasse soit fructueuse, car le peuple gronde, a peur, et les différents "clans" commencent à se chamailler. Bref, c'est bientôt la guerre quoi !
Nous suivons donc de nombreux personnages tout au long du récit : des chasseurs sur leurs nefs de chasse, et d'autres restés à terre, qui tentent de calmer la situation en attendant le retour de la 10ème chasse. Mais les choses ne se passent pas comme prévues, car une nouvelle menace survient ...

La profondeur de ce monde, l'intensité des personnages et les rebondissements, sans parler des scènes de batailles navales contre l'Odalim, sont incroyables ! Je me suis retrouvée à très souvent retenir ma respiration ! De plus, l'auteur fait parfois quelques "bons" temporels judicieusement placés, qui donne plus de dynamique et de réalisme à l'histoire (bawais, chasser une grosse baleine, aussi gigantesque soit-elle, ça ne se fait pas en quelques jours !) et ça nous permet aussi de mieux nous attacher aux personnages, car nous les voyons évoluer en fonction des situations qui changent et des ennuis qui se présentent. Oui, nous suivons une fresque fascinante et sociétaire sur près de 50 ans ! Nous assistons donc à une vraie révolution ; entre le maintien des traditions face aux changements brutaux opérés au profit d'une économie de marché, puis l'arrivée de nouvelles inégalités lors de l'effacement presque complet de l'ancienne société égalitaire.
Le peuple de Ghiom évolue, veut se débarrasser de vieilles traditions, et si l'auteur amène ça de façon très cohérente, on ne peut s'empêcher de se demander si c'est vraiment une bonne chose. Du coup, c'est un peu une sorte de miroir parallèle à notre propre situation ...

Et puis, 50 ou 60 pages avant la fin, BOUM !! Grosse, grosse révélation ! J'suis restée littéralement soufflée, sur le cul ! J'en revenais pas de ne pas avoir compris ça moi-même !

Voilà.
Le premier point que j'ai soulevé ne me permet malheureusement pas d'en faire un coup de cœur, mais je suis quand même ravie d'avoir lu ce texte. Je me souviens, je l'ai reçu en cadeau des éditions Mnémos à la rentrée littéraire 2015, donc j'étais d'autant plus ravie ! (ça fait plaisir de recevoir des cadeaux) Sans compter que la couverture du livre est quand même pas dégueulasse (représentation d'un tableau de John Martin je crois), ça n'a donc pas été bien difficile de me convaincre. Bref, j'ai découvert un monde, un auteur, un style ... que demander de plus ?

D'autres avis sur
http://www.livraddict.com/biblio/livre/les-nefs-de-pangee.html
 
 
Vous le saviez, vous, que le hérisson était un animal en voix d'extinction ?! Un animal préhistorique bordel ! Il était sur Terre avant nous ! J'ai de plus en plus honte d'être un être humain. En plus se sont des petites bêtes toutes mimis !
Pis moi le hérisson de la pub spontex, y me fait marrer.
Quand est-ce qu'on va s'arrêter ? Quand on sera les seuls sur Terre ?
 
Un p'tit tour et puis s'en va :


11/09/2016

Y'a quelques jours, me suis moquée des déconvenues de ma petite soeur : entre les allers-retours chez le garagiste et les douleurs lombaires, la pauvre ...

... et ce matin, ma voiture a refusé de démarrer, du coup je suis aller faire les courses à pied (20 minutes de marche) à l'aller, ça allait, mais au retour avec deux sacs ! Bah me suis fait mal au dos.
Ne vous moquez jamais des malchances des autres, ça peut vous retomber sévèrement sur la gueule !!

Au fait ... vous êtes plutôt maquillage ou pas maquillage ?

Editeur : J'ai lu
Parution : 2010
Pages : 282

Résumé :
En 1997, un de ses astronefs ayant été détruit dans la constellation du Taureau, la Terre décide de se venger. On enverra contre l'ennemi un contingent d'élite. Avec d'autres, William Mandella, étudiant surdoué, est enrôlé contre son gré et soumis à un entrainement si inhumain que beaucoup en meurent. Il y survivra, comme il survivra aux rudes combats dans l'espace, gagnant du même coup un ticket de retour. Mais paradoxalement, le plus dur l'attend. Aux confins de l'univers, il a franchi sans le savoir des portes de distorsion temporelle. Sur Terre, des siècles ont passé !



C'est le tout premier Space-Opéra que j'ai lu. Voui. Avant, j'avais déjà lu de la S-F, mais rien qui soit comparable à ça !
La première phrase de ce texte, pourtant, ne m'a pas emballé du tout, car j'ai cru que je me lançais dans un énième roman de guéguerre galactique comme il en existe déjà cent millions, donc ça partait mal. Jugez plutôt :

" - Ce soir, nous allons vous montrer huit manières de tuer un homme ; elles sont toutes silencieuses."

N'est-ce pas ?
Mais on me l'avait recommandé avec tellement d'insistance que je me suis accrochée. Et c'est devenu, pour moi, un livre de chevet dans son genre !

Publier pour la première fois aux Etats-Unis en 1974, puis traduit et arrivé en France en 1976, ce roman super-méga-génial-de-sa-mère ! a reçu le Prix Nébula en 1975, puis les Prix Hugo et Locus en 1976. Considéré comme un classique du genre, une référence, ce n'est en réalité pas une simple histoire de guéguerre galactique. Nope.

Déjà, pour bien comprendre, faut se renseigner sur l'auteur. Joe Haldeman, astro-physicien-informaticien, se consacre pleinement à l'écriture après ses études et après une carrière de soldat durant la guerre du Vietnam. En fait, "La guerre éternelle" est une sorte d'exutoire à sa propre expérience ; il n'y a que très peu de scène de bataille, tout le reste ou presque met les personnages face à leur propre questionnement : la guerre est-elle bien utile ? Quelles vont en être les conséquences ? Comment faire pour l'arrêter ?

L'auteur a ici eu la brillante idée de se servir de la théorie de la distorsion temporelle pour donner encore plus de profondeur à son propos : la troupe à laquelle appartient William Mandella s'éloigne bien trop de la Terre lors d'une course-poursuite avec leurs ennemis et, tandis que la distance entre eux et la planète s'agrandit, le temps se tort. Pour eux, il passe normalement. Mais ce qui représente quelques heures à leurs yeux, devient des années, voire des centaines d'années pour les humains restés sur Terre ! Une théorie difficile à concevoir, et donc difficile à expliquer, pour ma part il m'a fallu lire le livre deux ou trois fois avant de bien saisir toutes les subtilités de la distorsion temporelle.
De ce fait, William et les autres ont une opportunité stupéfiante : celle de voir ce qu'une guerre "éternelle" provoque, à longue échelle, sur les humains, la Terre, et les mentalités. Beaucoup de chose changent ! Et l'évolution de ce monde, imaginée par Haldeman, m'a scotché sur place ! Stupéfié ! Tout est terriblement probable ! Incroyablement logique ! Une analyse future sur l'humanité faite avec beaucoup de sensibilité et d'intelligence.

À côté de ça, c'est aussi une très belle histoire d'amour qui va guider les pas de William (bordel de chiasse, j'aimerais qu'un homme m'aime comme ça moi !!!!), mais j'vais pas m'appesantir (merde, je m'y suis reprise à trois fois avant d'écrire correctement ce foutu mot !) là-dessus, c'est chiant de parler de ça.

Et cette fin !! Putain cette fin !!!

Bon.
Ce livre est aussi, apparemment, le premier tome d'une "série" ou alors ... d'une trilogie, j'ai jamais vraiment su, malheureusement je crois que la suite a eu bien moins de succès et je n'ai jamais réussi à trouver les autres tomes, j'ai l'impression qu'ils ne sont plus édités, du coup je n'ai pas pu me faire une idée par moi-même ...

Ah, et ça a été adapté en BD aussi :



Editeur : Dupuis
Collection :  Air Libre
Parution : 1988







Malheureusement je ne suis pas du tout BD, et rien qu'à voir cette couverture les dessins ne me plaisent pas du tout alors j'ai jamais osé les lire. Oui, je sais, c'est lâche, mais je m'en tape royal le topinambour (ça ne veut rien dire, je sais).

D'autres avis sur
http://www.livraddict.com/biblio/livre/la-guerre-eternelle-tome-1.html
 
 
Bref, quoi qu'il en soit : coup de cœur !

10/09/2016

Dans l'eau, on peut se noyer. Bawais, dans le feu c'est tout de suite plus difficile.

Durant la rentrée littéraire 2014, j'étais libraire depuis quelques années et avais encore des étoiles plein les yeux, persuadée que dans 20 ans libraire je serais encore, ignorant naïvement que, à peine 1 an et demi plus tard, je ferais un total burn-out-de-la-mort-qui-tue ...

*NO DATA*

Je vais trop vite, et je m'égare ; je recommence, si vous le permettez :
Durant la rentrée littéraire 2014 (qui s'étend de la mi-août jusqu'à la fin septembre, et parfois même début octobre ...) j'ai découvert un auteur écossais qui m'a ravi : John Burnside.
Bordel, j'ai jamais réussi à prononcer son nom correctement, c't'agaçant à la fin ! Je veux toujours dire : Brunside ! Bon ...
J'ai une idée ! (accrochez-vous ça va secouer ...)
Je vais l'appeler Burne, ce sera plus simple.
Donc.
Je ne l'avais jamais lu avant la parution de ce livre : "L'été des noyés" (et là, ô miracle!, tu comprends pourquoi cet article à un titre aussi pourave) alors que ce monsieur à la grande réputation en Ecosse avait déjà sorti une petite plotée de livre, preuve encore qu'on ne peut pas tout savoir, et j'ai été plus que ravie de cette découverte !! Du coup j'ai eu envie de lire beaucoup d'autre texte de lui et ...
Je vais trop vite, encore une fois.
Et si je commençais par vous parler de "L'été des noyés" ?

Nan ? Vous voulez pas ?
C'est pas vous qui décidez, c'est moi.


Editeur : Métailié (ça non plus j'ai jamais réussi à le prononcer!)
Parution : août 2014
Pages : 336

Résumé :
Dans une île du nord de la Norvège, un endroit désert, magnifique et spectral où l’été est miraculeusement doux et radieux, Liv vit avec sa mère, un peintre qui s’est retiré là en pleine gloire pour mieux travailler. Son seul ami est un vieil homme qui lui raconte des histoires de trolls, de sirènes et de la huldra, une créature surnaturelle qui apparaît sous les traits d’une femme à l’irrésistible beauté, pour séduire les jeunes gens et les conduire à affronter les dangers et la mort. Noyades inexplicables et disparitions énigmatiques se succèdent au cours des nuits blanches de cet été arctique qui donne aux choses un contour irréel, fantasmagorique. Incapable de sortir de l’adolescence et de vivre dans le monde réel, Liv erre dans ce paysage halluciné et se laisse dangereusement absorber dans la contemplation des mystères qu’il recèle.


C'est booooooooow ! C'est terriblement beau, et en même temps terriblement terrible.

L'éditeur présentait le texte comme un roman policier à l'atmosphère particulière se déroulant durant l'été arctique (une situation que j'aime particulièrement) j'ai donc immédiatement été interpellée et me suis penchée dessus sitôt reçu.
Sauf que parfois, l'éditeur se plante en beauté (clairement, celui-là n'avait pas inventé l'eau chaude ...) , car il ne s'agit en réalité pas du tout d'un polar. Pas, du, tout ! Et tout ceux qui l'ont lu vous diront comme moi, j'en suis certaine.

Les deux noyades inexpliquées ont lieu très tôt dans le bouquin, puis passent rapidement au second plan au profit de Liv, cette adolescente solitaire un peu mystérieuse et très étrange, qui court la lande plongée dans ses pensées et toujours en pleine introspection. Il y a donc énormément de description des paysages fantomatiques, et on est toujours dans la tête de Liv, la seule narratrice de l'histoire, qui tente de comprendre comment deux de ces camarades d'école (qu'elle connaissait très vaguement) ont bien pu se noyer. Jusqu'à ce qu'elle entende parler de la huldra, et qu'elle imagine que ces disparitions soient l'oeuvre de cet esprit maléfique ...

Au bout d'un moment ... je me suis demandée si Liv était pas complètement barge, et j'ai fini par me sentir en osmose avec elle, presque en confiance. Pourtant, elle est très spéciale. Déjà, elle ne parle pas beaucoup, il y a donc très peu de dialogue dans cette œuvre ; ensuite, elle a une imagination débordante et presque inquiétante. J'en suis donc arrivée à me dire que ces noyades, ainsi que la huldra, étaient peut-être tout simplement sortis de son imagination.

Ce que l'auteur a voulu mettre en avant ce n'est pas une quelconque enquête inquiétante à la sonorité fantastique, mais bien la solitude d'une adolescente renfermée, qui a une relation très étroite et spirituelle avec sa mère ; mais il y a aussi la non-présence du père, qui revient souvent comme figure invisible, regrettée et rejetée dans les livres de Burne, et qui est ici également très présente. Sans être présente. Gna ha ha ha ha ...

Ceci dit, je me suis rendue compte, au fil de ma lecture, qu'il y avait en réalité un autre personnage central, une autre narratrice qui s'accaparait toute l'histoire quand bon lui semblait : l'atmosphère. Les paysages. Ces deux-là deviennent très vite des personnages à part entière avec Burne, presque toujours dans ses romans, et c'est d'autant plus parlant ici. Parfois, j'avais presque l'impression de pouvoir toucher le brouillard. La force des mots de Burne est stupéfiante, et j'ai plusieurs fois frissonné. Ce qu'il y a d'étrange aussi, c'est que pas une seconde Liv ne m'a énervé. Pourtant, ça a vite tendance à m'agacer quand on est toujours dans la tête de la même personne, mais elle est tellement touchante et originale que j'avais toujours envie de savoir ce qu'elle pensait.

Maaaaaaaaiiiiiiiis ...

Mais ... mais !
J'en ai pas fait un coup de cœur car il n'y a aucune action.
Et là ça contredit complètement tout ce que je viens de dire, je sais et je m'en tape royalement !
C'est lent, une bonne lenteur, certes, mais c'est lent, d'autant qu'il n'y a pas non plus de vraie conclusion (mais j'en dis pas plus sinon je vous spoil tout et ce serait pas sympa) et ça m'a laissé comme un goût d'inachevé (putain c'est profond ce que je viens de dire!)



D'autres avis sur


J'ai lu 2 autres livres de lui : "La maison muette" et "Scintillation", dont je vous parlerais dans une prochaine chronique.

Sinon, vous vous demander ce que vous foutez là ?
Tant mieux.
C'est le signe que je vous ouvre les yeux face à vos propre inutilité : l'homme face à l'absurde (une pensée ironique de : Provençale le Gaulois ... ou pas)

A bon entendeur !!


Une petite question avant que vous vous barriez : est-ce que quelqu'un serait capable de m'expliquer à quoi servent les selfies ?
J'avoue que, face à ce nouveau phénomène de société, je reste coite (coite coite ! Je me marre ...)
En fait, je ne comprends pas l'utilité. A quoi ça sert, hormis montrer sa tronche sous des tonnes de maquillages et son cul sur FaceProut ? Hormis faire de nous des gens de plus en plus narcissiques et nombrilistes (y fait mal aux yeux ce mot non ?) ?
C'est quoi l'histoire de Narcisse déjà ? J'crois qu'il est mort à force de regarder son propre reflet, ce bougre d'imbécile ...
Voilà. On sait ce qui nous attend maintenant.

01/09/2016

Je me suis un jour demandé ce que ça me ferait de revoir, aujourd'hui, un ami que j'avais au collège ou au lycée. Puis après je me suis souvenue que j'avais pas d'amis à cette époque, et je me suis sentie sereine.

Je n'ai pas découvert le yaoi par le yaoi.
Nope.
J'ai découvert le yaoi par le shonen, et j'ai l'impression que c'est le plus souvent comme ça que ça se passe.
Et si je vous expliquais tout ça d'abord ? (désolée, je pars du principe que vous êtes des blettes, c'est plus prudent comme ça).

Un shonen est un manga pour garçon (exemple : "Saint Seiya", "Dragon Ball", "Naruto", "One Piece", etc etc) c'est un peu réducteur comme définition, mais c'est simple et j'ai pas envie de me prendre le cigare.
Un yaoi est un manga dans lequel deux personnages masculins ont une relation amoureuse. C'est donc homosexuel. Donc, la plupart des "yaoïste" découvrent ce genre par le shonen, puisque dans un shonen la majorité des personnages sont masculins (ensuite, l'imagination fait le reste).
C'est aussi pour ça que certains/es appellent ça du shonen-ai. Pourtant, si ce terme a été largement utilisé au Japon dans les années 70 et 80 pour désigner une relation homosexuelle masculine, aujourd'hui il est plutôt utilisé rétroactivement pour désigner un yaoi de cette époque (sauf au Japon, où il a repris son sens premier et désigne globalement la pédérastie) Cependant, il n'est pas rare qu'en France ce terme soit utilisé pour désigner certaines œuvres dans lesquelles les personnages entretiennent une relation dite platonique, donc sans sexe (un yaoi très léger si vous préférez)
Moi je ne l'utilise jamais, je trouve qu'il n'a plus lieu d'être, ce qui est le cas pour beaucoup de termes liés au manga, mais ce n'est qu'un avis personnel.

Bref !
Tout ça pour dire que j'ai découvert le yaoi ... bah par moi-même en fait, puisque je me suis tout simplement mise à imaginer des relations amoureuses entre les personnages du manga "Saint Seiya", de Masami Kurumada. Voui voui.
La majorité des fanfictions que j'ai écrites, d'ailleurs, sont sur ce fandom.
Ensuite, au fil du temps, j'ai appris le terme yaoi par ce biais, et découvert des œuvres et des auteurs.
Voilà.
Je venais d'entrer dans le monde du yaoi. Et aujourd'hui, même si j'en lis beaucoup moins qu'il y a 8 ou 9 ans, j'ai quelques coups de cœur que je garderais toujours avec moi (je continue de tomber, de temps en temps, sur de belles petites pépites, mais c'est rare ...) et parmi ceux-ci, il y a cette trilogie :

Editeur : Taifu comics
Collection : yaoi
Parution : 2011
Pages : 671 en tout
 
Résumé :
Keisuke Tozaki retrouve par hasard son premier amour de lycée, Kurata, à qui il n'avait jamais osé avouer ses sentiments. Keisuke ne pensait pas que Kurata se souvienne de lui, mais pourtant ils passent une soirée à évoquer le passé. Cependant, Kurata, qui n'est pas du tout gay, n'a pas l'air de vouloir se contenter d'un chaste tête à tête et impose même des rendez-vous réguliers ...
 
Si vous préférez un yaoi dans lequel le sexe à la part belle (à la limite du porno), du genre des œuvres de Piyoko Chitose par exemple qui ne s'ennuie pas de trame et se contente de nous mettre deux hommes - voire plus - faisant des galipettes, bah passez votre chemin.
 
Ce que j'apprécie grandement dans cette trilogie, ce sont les sentiments des personnages, qui sont analysés, traités et mis à l'épreuve de façon très touchante et très humaine. Pas romantique par contre. Nan, y'a pas grand-chose de romantique là, car Kurata est un grand bourru qui, certes, s'il fait quelques efforts, n'est pas du genre à offrir des roses ou inviter au restaurant.
 
Ici, Tozaki est clairement l'homo romantique, et Kurata l'hétéro qui se questionne. Ils n'ont pas grand-chose en commun et leurs caractères sont diamétralement opposés, mais pourtant ça marche, et ça donne même naissance à une très belle histoire d'amour à la fois tendre, drôle et brutale.
 
Clairement, ils m'ont fait rire ces deux idiots à se prendre les pieds dans leurs sentiments respectifs.
 
Ils essaient, font des compromis, tentent de trouver un rythme à leur histoire ; c'est pas facile, comme toutes les relations, et il y aura beaucoup d'obstacle.
 
Ce que j'ai également apprécié, c'est le dessin de la mangaka : elle n'a pas fait de ses personnages des gravures de mode, ce sont des hommes comme les autres, et ça fait plaisir (contrairement à Ayano Yamane et Kazusa Takashima qui, elles, nous pondent tout le temps des hommes à la plastique parfaite, et au bout d'un moment ça me gonfle)
 
Bref, une belle histoire qui me fait sourire, que je prends plaisir à lire et à relire.

Coup de cœur
 
 
L'auteure a publié une autre trilogie en France :


Editeur : Taifu comics
Collection : yaoi
Parution : 2011
Pages : 172

Résumé :
Yukari Yajima et Kou Otoumi se connaissent depuis le lycée. Ils rejoignent ensemble la capitale pour leurs études, et continuent à se fréquenter pendant plus de cinq ans. Une amitié simple et sincère lie les deux garçons, mais ils se rendent compte petit à petit de l'importance qu'ils occupent mutuellement dans leur vie ...


J'ai également beaucoup aimé, mais je l'ai tout de même trouvé moins touchante que "Pure heart", sans doute parce que je l'ai lu après et que les personnages m'ont paru un peu ternes face à Tozaki et Kurata.

Maintenant, j'ai une petite question pour vous :
A votre avis, pourquoi ce genre de manga plait autant aux jeunes filles et aux femmes ?
J'ai une petite théorie : la frustration sexuelle.
Explication : je pense que les jeunes adolescents, des individus mâles donc, parvenus à l'âge de 12-13 ans, parlent "facilement" de sexe entre eux (attention, je n'en fais pas une généralité, y'en a que ça dérange j'en ai conscience !). Je m'exprime peut-être mal, et certains comprendront peut-être de travers, mais j'en ai ras-la-miche de faire gaffe à ce que je dois dire, et puis je fais ce que je veux.
Bref.
Entre jeunes filles, par contre, certes on va parler de garçons, d'acteurs, de chanteurs, de groupes toussa toussa, mais le sexe en lui-même, l'acte sexuel, est quelque chose qu'on apprend vite à considérer comme tabou quand on est jeune adolescente, donc individu femelle, de 12-13-14 ans.
Je pense que le yaoi "décomplexifie" un peu la chose (ce verbe n'existe pas, je sais, vos gueules !).
Et si ça plait aux femmes, c'est parce que la plupart ont découvert ça dans leur adolescence et continue d'en lire ; pour celles qui ont découvert ça sur le tard, je pense que le goût de l'amour interdit y est pour beaucoup.
Voilà.
C'était ma réflexion philoso-socio-merdique de la journée (attention, je n'oublie pas que ce genre de manga peut aussi plaire aux hommes !)


Euh sinon ... je me réveille avec un gros bouton sur la fesse gauche. Très gênant quand je m'assois. Super, je la sens bien cette journée, assise derrière un bureau !


J'ai chié ici aussi :
J'suis devenue Exploratologue. C'était très émouvant.
Je me suis gelé les miches à écrire ça !