10/09/2016

Dans l'eau, on peut se noyer. Bawais, dans le feu c'est tout de suite plus difficile.

Durant la rentrée littéraire 2014, j'étais libraire depuis quelques années et avais encore des étoiles plein les yeux, persuadée que dans 20 ans libraire je serais encore, ignorant naïvement que, à peine 1 an et demi plus tard, je ferais un total burn-out-de-la-mort-qui-tue ...

*NO DATA*

Je vais trop vite, et je m'égare ; je recommence, si vous le permettez :
Durant la rentrée littéraire 2014 (qui s'étend de la mi-août jusqu'à la fin septembre, et parfois même début octobre ...) j'ai découvert un auteur écossais qui m'a ravi : John Burnside.
Bordel, j'ai jamais réussi à prononcer son nom correctement, c't'agaçant à la fin ! Je veux toujours dire : Brunside ! Bon ...
J'ai une idée ! (accrochez-vous ça va secouer ...)
Je vais l'appeler Burne, ce sera plus simple.
Donc.
Je ne l'avais jamais lu avant la parution de ce livre : "L'été des noyés" (et là, ô miracle!, tu comprends pourquoi cet article à un titre aussi pourave) alors que ce monsieur à la grande réputation en Ecosse avait déjà sorti une petite plotée de livre, preuve encore qu'on ne peut pas tout savoir, et j'ai été plus que ravie de cette découverte !! Du coup j'ai eu envie de lire beaucoup d'autre texte de lui et ...
Je vais trop vite, encore une fois.
Et si je commençais par vous parler de "L'été des noyés" ?

Nan ? Vous voulez pas ?
C'est pas vous qui décidez, c'est moi.


Editeur : Métailié (ça non plus j'ai jamais réussi à le prononcer!)
Parution : août 2014
Pages : 336

Résumé :
Dans une île du nord de la Norvège, un endroit désert, magnifique et spectral où l’été est miraculeusement doux et radieux, Liv vit avec sa mère, un peintre qui s’est retiré là en pleine gloire pour mieux travailler. Son seul ami est un vieil homme qui lui raconte des histoires de trolls, de sirènes et de la huldra, une créature surnaturelle qui apparaît sous les traits d’une femme à l’irrésistible beauté, pour séduire les jeunes gens et les conduire à affronter les dangers et la mort. Noyades inexplicables et disparitions énigmatiques se succèdent au cours des nuits blanches de cet été arctique qui donne aux choses un contour irréel, fantasmagorique. Incapable de sortir de l’adolescence et de vivre dans le monde réel, Liv erre dans ce paysage halluciné et se laisse dangereusement absorber dans la contemplation des mystères qu’il recèle.


C'est booooooooow ! C'est terriblement beau, et en même temps terriblement terrible.

L'éditeur présentait le texte comme un roman policier à l'atmosphère particulière se déroulant durant l'été arctique (une situation que j'aime particulièrement) j'ai donc immédiatement été interpellée et me suis penchée dessus sitôt reçu.
Sauf que parfois, l'éditeur se plante en beauté (clairement, celui-là n'avait pas inventé l'eau chaude ...) , car il ne s'agit en réalité pas du tout d'un polar. Pas, du, tout ! Et tout ceux qui l'ont lu vous diront comme moi, j'en suis certaine.

Les deux noyades inexpliquées ont lieu très tôt dans le bouquin, puis passent rapidement au second plan au profit de Liv, cette adolescente solitaire un peu mystérieuse et très étrange, qui court la lande plongée dans ses pensées et toujours en pleine introspection. Il y a donc énormément de description des paysages fantomatiques, et on est toujours dans la tête de Liv, la seule narratrice de l'histoire, qui tente de comprendre comment deux de ces camarades d'école (qu'elle connaissait très vaguement) ont bien pu se noyer. Jusqu'à ce qu'elle entende parler de la huldra, et qu'elle imagine que ces disparitions soient l'oeuvre de cet esprit maléfique ...

Au bout d'un moment ... je me suis demandée si Liv était pas complètement barge, et j'ai fini par me sentir en osmose avec elle, presque en confiance. Pourtant, elle est très spéciale. Déjà, elle ne parle pas beaucoup, il y a donc très peu de dialogue dans cette œuvre ; ensuite, elle a une imagination débordante et presque inquiétante. J'en suis donc arrivée à me dire que ces noyades, ainsi que la huldra, étaient peut-être tout simplement sortis de son imagination.

Ce que l'auteur a voulu mettre en avant ce n'est pas une quelconque enquête inquiétante à la sonorité fantastique, mais bien la solitude d'une adolescente renfermée, qui a une relation très étroite et spirituelle avec sa mère ; mais il y a aussi la non-présence du père, qui revient souvent comme figure invisible, regrettée et rejetée dans les livres de Burne, et qui est ici également très présente. Sans être présente. Gna ha ha ha ha ...

Ceci dit, je me suis rendue compte, au fil de ma lecture, qu'il y avait en réalité un autre personnage central, une autre narratrice qui s'accaparait toute l'histoire quand bon lui semblait : l'atmosphère. Les paysages. Ces deux-là deviennent très vite des personnages à part entière avec Burne, presque toujours dans ses romans, et c'est d'autant plus parlant ici. Parfois, j'avais presque l'impression de pouvoir toucher le brouillard. La force des mots de Burne est stupéfiante, et j'ai plusieurs fois frissonné. Ce qu'il y a d'étrange aussi, c'est que pas une seconde Liv ne m'a énervé. Pourtant, ça a vite tendance à m'agacer quand on est toujours dans la tête de la même personne, mais elle est tellement touchante et originale que j'avais toujours envie de savoir ce qu'elle pensait.

Maaaaaaaaiiiiiiiis ...

Mais ... mais !
J'en ai pas fait un coup de cœur car il n'y a aucune action.
Et là ça contredit complètement tout ce que je viens de dire, je sais et je m'en tape royalement !
C'est lent, une bonne lenteur, certes, mais c'est lent, d'autant qu'il n'y a pas non plus de vraie conclusion (mais j'en dis pas plus sinon je vous spoil tout et ce serait pas sympa) et ça m'a laissé comme un goût d'inachevé (putain c'est profond ce que je viens de dire!)



D'autres avis sur


J'ai lu 2 autres livres de lui : "La maison muette" et "Scintillation", dont je vous parlerais dans une prochaine chronique.

Sinon, vous vous demander ce que vous foutez là ?
Tant mieux.
C'est le signe que je vous ouvre les yeux face à vos propre inutilité : l'homme face à l'absurde (une pensée ironique de : Provençale le Gaulois ... ou pas)

A bon entendeur !!


Une petite question avant que vous vous barriez : est-ce que quelqu'un serait capable de m'expliquer à quoi servent les selfies ?
J'avoue que, face à ce nouveau phénomène de société, je reste coite (coite coite ! Je me marre ...)
En fait, je ne comprends pas l'utilité. A quoi ça sert, hormis montrer sa tronche sous des tonnes de maquillages et son cul sur FaceProut ? Hormis faire de nous des gens de plus en plus narcissiques et nombrilistes (y fait mal aux yeux ce mot non ?) ?
C'est quoi l'histoire de Narcisse déjà ? J'crois qu'il est mort à force de regarder son propre reflet, ce bougre d'imbécile ...
Voilà. On sait ce qui nous attend maintenant.

5 commentaires:

  1. J'avoue que les livres lents, ce n'est pas vraiment mon truc, ni les livres sans conclusion, mais pourquoi pas tenter celui-ci ?
    Je fais rarement des selfies, et quand je vois la tête de certains en train de les faire, je comprends pourquoi !!
    J'espère que tu vas bien !!
    Bonnes lectures !!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. çaaaaaaaaaaaaaaa va très bien merci :D Et toi ?
      En fait t'as raison, je crois que c'est ça qui me dérange : la tête que la plupart ont sur leur selfie. Y se prennent pour des stars. Vraiment. Z'ont l'air ridicules et empotés, grotesques et débiles, mais ils sont fiers. Fiers de leur narcissisme. C'est effrayant !!!!
      Mmh ... pour être sincère avec toi, si t'es pas fan des livres lents (et dans lesquels il ne se passe pas grand-chose de surcroit) alors ne lis peut-être pas celui-là ... en fait, j'suis pas certaine qu'il te plaise (je commence à avoir une idée de tes goûts je crois :P) mais bien sûr, si tu as envie, vas-y, c'est un très beau livre ;)

      Supprimer
  2. alors toi, tu as de ces questions existentielles, ça fait peur à lire :-D.... Mais pourquoi le selfie?? Alors je te propose ça en 4 parties. Introduction, rappel des faits, évidence des arguments et conclusions.
    Introduction: Quid du seflie?
    Rappel des faits: le selfie a été inventé par toutes les pseudos starlettes des télés réalités en manque de figure représentative et qui deviennent des modèles pour nos gamins actuels,
    Evidence des arguments: si toi aussi tu t'aimes, tu veux le montrer au monde entier et tu as eu une vie ultra difficile et ne vis que par les autres, ben tu aimes le selfie. Dixit Nabilla et compagnie.
    Conclusion: ça sert à rien :-D..
    sinon pour le roman, ben il me plait beaucoup. J'adore tout ce qui semble plutôt tortueux et rempli de descriptions, parfois inutiles.... Je crois bien que je vais le lire. Tu sais qu'un livre qui semble sans but précis, sans conclusions, peut en fait en avoir un, de but...
    Après avoir bien pollué ton billet, mais que bien sur et comme d'hab, j'ai adoré lire, je te kissss et te dis à viiiite coupine :-D.
    Marjorie

    PS: je crois que c'est mon pire message depuis le début de ton blog. Si je me notais moi-même, je mettrais 8/10 car imaginatif je trouve. Mais si j'étais dans The Voice, je me tournerais pas je crois

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah moi aussi des fois ça me fait peur ! Y'a pas longtemps j'ai eu une réflexion bizarre sur les Hobbits, je me suis effrayée moi-même c'était ... étrange, comme situation !
      Je crois que tu as su parfaitement répondre à la question que j'ai posé ! Même un Docteur en philo n'aurait pas fait mieux sans déconner ! Conclusion : ça sert à rien XD XD XD XD t'es géniale <3 Tu as éclairé ma lanterne défaillante, je te remercie du fond de mon petit cœur égoïste ! Celui-ci je suis pratiquement certaine qu'il te plaira, j'ai un bon feeling pour vous deux :D
      J'aime quand tu pollues, ne te retiens surtout pas, j'adore ça ;)
      Biiiiiiiiiiiiiiisous !!
      Ps : oui c'est le pire, mais c'est ça qui fait que c'est le meilleur. Mais, je ne me serais pas retournée non plus ...
      XD

      Supprimer