25/08/2019

Miaou ?

Enfin un peu de psychologie sur ce blog, il était temps après… bordel, plus de 3 ans d’existence (et là je me rends compte que j’ai encore oublié de fêter son anniversaire. Pas grave, j’y penserai l’année prochaine !) Pour ceux qui viennent régulièrement, vous savez que je ne chronique que des romans aux genres très variés, et je ne lis pratiquement que ça d’ailleurs, c’est méga rare que je lise des documentaires, des témoignages, de la philo, de la psycho.

Pourquoi ?

Je suis un être humain et comme beaucoup je déteste qu’on me mette face à mes défauts, mes erreurs. Et lire ce genre de livre ça me rend généralement pas honneur.

C’est exactement comme avec ce bouquin, j’ai pris conscience que j’étais bien moins parfaite que je pensais l’être.
Ouch.

Bon, comme vous allez le constater ce n’est pas un livre de psycho humaine, de développement personnel, enfin rien qui concerne le genre humain quoi. Manquerait plus que ça, que je ressente de l’empathie pour ma propre espèce. Nan mais !

En un mot comme en cent : bienvenue au pays du Minou !


Éditeur : l’Opportun
Parution : 2018
Pages : 270

Résumé :
Votre chat fait pipi sur votre lit ? Il dégaine le coup de griffe ou le coup de dents sans que vous ne compreniez pourquoi ? Il vous réveille tous les jours à 5 heures du matin, il miaule désespérément toute la nuit ?
Vous rêviez d'une compagnie féline réconfortante, de câlins partagés, de jeux joyeux et de ronronnements, et vous voilà confrontés à des problèmes qui parfois peuvent vous sembler insurmontables.
Comportementaliste spécialiste du chat, Sonia Paeleman, formée à l'éthologie, vous aide à comprendre les problématiques d'une cohabitation parfois délicate.
Cet ouvrage pratique vous donne toutes les clés pour répondre aux besoins de votre boule de poils favorite.
Vous apprendrez aussi à décrypter ses comportements et ses signaux de communication, et à prendre soin de lui de la meilleure des manières.
Récits de consultations et nombreuses illustrations complètent ce livre indispensable pour tous les amoureux du chat.


A mon avis, ce sera la chronique la plus courte de ce blog.
Non pas parce que j’ai rien à dire sur ce livre. Au contraire, je pense que je vais être plus sincère que jamais. Mais je vois pas quoi dire d’autre si ce n’est que ce livre contient tout, et que vous devez le lire.

Limite je pourrais me contenter de ça, le truc c’est que je suis jamais satisfaite quand c’est trop court (oui oui, vous pouvez y voir une métaphore sexuelle, et j’avoue que j’adore ça) alors je vais tenter de développer.

Premièrement, grâce à ce bouquin j’ai enfin compris ce que c’était que l’anthropomorphisme. Faut dire qu’il fait peur ce mot aussi, on dirait qu’il a été inventé juste pour nous tuer ! Et du même coup, j’ai compris que j’étais une grosse adepte de cette façon de faire et que je projetais sur énormément d’animaux des réactions et émotions typiquement humaines qu’ils ne possèdent en réalité pas. Puisque ce sont des réactions et émotions humaines, CQFD. Et honnêtement, cette habitude m’a fait gerber. Parce qu’en comprenant que c’est une projection qu’on fait couramment sur l’espèce animale en générale, bah on se rend compte qu’on le fait aussi sur les autres humains. On attend parfois d’eux qu’ils réagissent d’une certaine manière parce que, petit a, c’est tout simplement ce qu’on souhaite, et/ou petit b, on se dit que c’est comme ça qu’on réagirait nous-mêmes, alors pourquoi pas lui/elle ?

Ah, vous sentez venir le gros mal de tête ? La grosse claque dans la gueule ?
Ou alors vous vous dites simplement que j’ai un pète au casque et vous avez peut-être raison, au fond.

J’ai eu deux chats dans ma vie (oui j’ai l’air de faire une psychanalyse, et après ?) et je pensais sincèrement les avoir rendus heureux. Il n’y a jamais eu de soucis comportemental avec eux, je n’ai vraiment jamais eu aucun problème du genre : pipi intempestif partout dans la baraque, miaulement à toute heure du jour et de la nuit, automutilation (oui un chat qui a un très gros malêtre peut en arriver à cette extrémité), agressivité, folie, enfin rien quoi. Du coup, j’ai toujours pensé que j’étais une parfaite humaine de chat, à l’écoute et affectueuse. Sauf que non. En vrai, je ne suis pas le héro de cette histoire, ce sont mes chats. Parce qu’ils ont réussi le magnifique exploit de s’adapter extraordinairement bien malgré leur instinct de chat (qui est resté, rappelons-le, un animal éminemment sauvage et territorial) à la vie bancale que je leur proposais. Bancale, parfaitement.

Ce livre met en lumière une chose, une seule vérité qui fait mal, mais qui est nécessaire : lorsqu’un chat a un trouble comportemental, c’est surtout dû à son humain qui n’est pas à l’écoute et pense bien faire en projetant sur lui des attentes et des besoins typiquement humains (anthropomorphisme bonjour !) et admettre ça, c’est pas évident. Puisqu’on pense bien faire.

On part du principe que le chat doit s’adapter à notre vie d’hommes, et il fait son maximum pour y arriver, vraiment, j’ai un respect immense pour cet animal depuis que j’ai lu ce livre, car il a une faculté d’adaptation qui dépasse notre imagination, mais en réalité, l’adaptation, c’est à nous de la faire. Faut garder à l’esprit que le plus intelligent dans cette relation, c’est nous, le chat lui est limité par ses capacités félines, mais nous non ! Avec un peu de travail, de motivation, de confiance, on peut comprendre le langage complexe de cet animal. Mais bon. On est les champions de l’anthropomorphisme, et c’est là que ça coince.

J’ai réalisé que des erreurs j’en avais fait des tas, à la pelle, des grosses, et que mes chats ne m’aient jamais posé aucun problème relève du miracle ! Ils ont été véritablement courageux et moi, au début de ma lecture je me disais que j’avais été une humaine horrible, et je me sentais affreusement coupable.

C’est ainsi que le livre est construit. Je sais pas si c’est fait exprès, mais dans la première moitié l’auteure nous explique comment percevoir les signaux de bien-être et de stress chez le chat ; comment subvenir efficacement à ses besoins (donc tout ce qui est litière, gamelle, repos, tromper l’ennui, toussa) et c’est là que j’ai compris que je n’avais fait quasiment que des erreurs. Ensuite, dans la seconde moitié du bouquin, elle nous propose de repenser totalement notre relation avec l’animal, donc de nous adapter nous à ses besoins, ses comportements félins, bien décrypter ses signaux de communication. En gros, c’est là qu’elle nous déculpabilise et nous conseille de dépasser l’anthropomorphisme, d’arrêter de parler et penser uniquement « humain » et nous apprend à parler « chat ». Et croyez-moi c’est un langage complexe, foutrement intéressant, et qui nous apprend beaucoup sur nous-mêmes. En tentant de décrypter le langage félin j’ai également appris à décrypter celui des humains d’une autre façon. C’est-à-dire : non pas en me focalisant sur ce que je voyais ou j’entendais d’un autre bipède, mais en me focalisant sur les signaux que moi-même j’envoie. Quand on échange avec quelqu’un on fait rarement attention à la façon dont on se comporte et pourtant c’est méga important. Avec un être aussi sensible au stress que le chat, ça l’est d’autant plus.

C’est là que j’ai commencé à me dire : quels signaux j’envoyais à mes chats ?

La réponse est terrible : ceux d’un être totalement imprévisible qui n’écoute pas. Et pourtant ils ont vécu avec moi 10 et 13 ans. Vous vous imaginez, vous, vivre une décennie avec une personne dont vous êtes absolument incapable de prévoir les gestes, les réactions ? Personnellement, j’aurais pas le courage.

Comment, malgré toute cette prise de conscience, ce livre a-t-il aussi réussi l’exploit de me déculpabiliser ? L’auteure nous rassure tout le temps, avec des mots simples : si vous en êtes à vous renseigner sur le comportement félin en lisant ce bouquin ou un autre, c’est que déjà vous êtes désireux de vous améliorer, de progresser, et de dépasser votre anthropomorphisme, ce qui n’est pas évident, vous êtes donc sur la bonne voie.

Elle a également réussi à me faire rire (la façon dont ce livre est rédigé nous permet de nous mettre à l’aise) et à me faire monter les larmes aux yeux. Sonia Paeleman me fait l’effet d’une femme d’une grande sagesse, qui aime ce qu’elle fait, aime et respecte profondément les chats, et elle m’a donné envie d’en apprendre plus pour enfin devenir un jour ce que je croyais être : un parfait humain de chat.
Alors merci à elle.
Et crotte, cette chronique est beaucoup plus longue que je l’avais prévue.


Il n’y a pas longtemps, une jeune femme que j’adore a dit dans l’une de ses vidéos que vivre ses passions était un facteur important pour notre bonheur. Et mes passions, vous les connaissez presque toutes maintenant : la lecture, la Kpop, les chats, et… une autre (attention, les dramas ne sont pas une passion mais un passe-temps, nuance). Une dernière. Que généralement je préfère garder secrète car je ne sais pas trop comment l’expliquer. Mais quid de l’explication, foutre, j’ai bien l’intention de vous en parler également ! Car cette jeune femme a raison. Les passions, c’est bon pour la santé de la cafetière !

Le site de Sonia Paeleman : ici.

2 commentaires:

  1. Ta chronique est très intéressante ! J'ai trois chats et ton article me pousse à m'interroger sur la relation que j'entretiens avec eux. En tout cas, tu m'as donné envie de regarder ce livre de plus près !

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    1. Il est hyper accessible à tout le monde et honnêtement je pense qu'il peut être utile à tous les propriétaires de chat, parce qu'il y a des choses qui nous paraissent à nous d'un tel naturel qu'on "l'impose" à son chat, alors que pour lui c'est loin d'être naturel et ça lui demande un effort immense d'adaptation qui, pour les moins souples d'entre eux, peuvent conduire à des troubles du comportement relativement gênant (autant pour l'homme que pour l'animal, comme le pipi partout par exemple, que pour l'animal seul, comme le fait de se lécher continuellement jusqu'à s'arracher les poils)

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