05/03/2019

J'ai pas d'idée de titre. Ca me gonfle.


Bah quand même ! Et rien de tel qu’un bon gros classique anglais comme première chronique littéraire de l’année.

Editeur : Libretto
Parution : Juin 2012
Pages : 611

Résumé :
Ami et rival de Dickens, Wilkie Collins invente avec Pierre de lune le premier récit policier moderne, et donne au roman une nouvelle mission : dire et montrer ce qu'il est de bon ton de taire et de cacher. Borges, T. S. Eliot, Charles Palliser aujourd'hui, considèrent ce livre comme l'un des sommets absolus du genre. Il n'est évidemment pas question de résumer ici ce roman gouverné de bout en bout par la peur, oeuvre " hitchcockienne " avant la lettre, qui réussit cet inquiétant tour de force : une fois le livre refermé (après quelques nuits blanches), chaque lecteur possède, ou croit posséder, son interprétation du mystère. Du très grand art.


Autant les romans policier d’aujourd’hui ont vite fait de m’ennuyer, autant ceux d’hier me captivent. Non pas par leur enquête, le suspens, l’action ou tous les rebondissements et retournement de situation abracadabrantesques qui font la marque de fabrique des auteurs contemporain quand il s’agit de polar (un grand nombre, du moins) mais par tout le travail de finesse psychologique autour des personnages.

Dans chaque auteur anglais du XIXème se cache un grand sociologue. Tous les auteurs que j’ai lu de cette époque, que ce soit les sœurs Brontë, Austen, Hardy, Gaskell ou Trollope m’ont épatée par cette maîtrise qu’ils avaient concernant le développement de leurs personnages. Et ce grand Wilkie Collins, aussi.

Ce roman, qui m’a beaucoup fait penser à « Passion et repentir » que j’ai lu l’an dernier, regroupe plusieurs journaux, ou récit, de divers protagonistes ayant assisté malgré eux au vol, un soir d’anniversaire, d’un bijou : la Pierre de Lune.

Entre le serviteur dévoué, la dévote acharnée, le gentilhomme, l’avocat, le médecin de campagne ou encore le policier, je suis incapable de dire lequel m’a le plus plu. Ils représentent chacun, à leur manière, une caste de la société anglaise de cette époque, se confrontant les uns aux autres avec leurs qualités et leurs travers. C’est maître contre serviteur, riche contre pauvre, bien né contre malchanceux. Le choix narratif de l’auteur m’a permis de me sentir très proche de ces braves gens qui, à la demande de l’un d’entre eux, racontent comment ils ont vécu la disparition du bijou et ce qui leur arriva par la suite qui nous permettra, à nous lecteur, de découvrir l’identité du criminel. Leur point de vue créé une chronologie des événements très précise qui prouve à elle seule toute la maîtrise qu’avait Collins de son texte.

A côté de ça, faut quand même pas oublier que ce monsieur est considéré comme le précurseur du roman policier anglais, il y a donc une enquête, des questionnements et des réponses détournées, et que tous ces extraordinaires personnages ne font que se renvoyer la balle et se soupçonner mutuellement. Jusqu’à la toute fin je n’ai rien vu venir alors que, pour un polar comme il en sort à la pelle de nos jours, généralement je devine le dénouement à des kilomètres.

Toute l’histoire est en elle-même très simple : un diamant disparaît et des gens tentent tout pour le retrouver. La fin n’a elle non plus rien de bien compliqué et reste quelque peu ouverte (de mon point de vue en tout cas) mais Collins a su rendre ses personnages plus intéressants que tout ce mystère en leur donnant une profondeur telle que j’avais davantage envie de savoir comme ils allaient se relever de tout ça, que s’ils allaient finir par foutre la main sur cette foutue Pierre de Lune !

D’autres avis sur

Découvrir ce livre m’a permis de me rappeler que j’avais lu, il y a des années, « La Dame en blanc ». Il me semble que celui-ci est pour beaucoup le meilleur de l’auteur mais je n’en ai qu’un souvenir très vague. Je crois que je l’ai toujours. Et j’ai très envie d’une relecture !

D’autres anglais :

4 commentaires:

  1. C'est un auteur que j'ai très envie de découvrir depuis longtemps et ton avis me donne encore plus envie ;)

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    1. Vas-y franchement ça pourrait te plaire ! C'est le genre de roman à l'ancienne qui prend son temps, c'est vrai qu'il y a quelques longueurs mais dans ce cas ça m'a pas dérangée. L'intrigue n'est pas le sujet principal ici, et c'est fou comme c'est bien maîtrisé :D

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  2. Coucou Syl !
    Les romans policiers ne sont pas mon genre de prédilection, mais pourquoi ne pas se laisser tenter à l'occasion par celui-ci... Surtout que, d'après ce que tu en dis, il a l'air vraiment pas mal ! ^^ Merci pour le partage.

    Passe une belle fin de journée, bisous ♥

    Sue-Ricette

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    1. On appel ça un 'policier' aujourd'hui, mais à l'époque ça l'était pas, on était plus dans une critique sociale à peine déguisée derrière une petite intrigue à suspens. Wilkie Collins avait le chic pour ça :)
      Bisous à toi !

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